La mutualisation, un passage obligé pour les territoires
L’Avicca, qui fédère 230 collectivités, dont toutes les Régions, les grandes villes et leur métropole et la quasi-totalité des départements, promeut le partage des ressources entre ses membres.
« Voilà l’une des clés d’entrée principales de la résilience : parler, témoigner, échanger, partager. » Ariel Turpin, délégué général de l’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel (Avicca), le reconnaît lui-même : longtemps, le sujet cyber n’a pas été central dans les réflexions et actions de la structure qui existe, il faut dire, depuis trente-cinq ans. « Très tôt, l’association a été sensibilisée aux fragilités que le développement du numérique ajoutait aux collectivités, mais nous sommes vraiment « entrés » dans le cyber avec la thématique « Territoires intelligents ». Aujourd’hui, alors que, selon l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), près de 40 attaques visant des collectivités ont lieu chaque semaine, la question devient d’autant plus majeure qu’elle traverse toutes les facettes du numérique », souligne-t-il.
Des RSSI territoriaux tentés par le secteur privé
Reconnue dans la sphère des territoires connectés, l’Avicca fédère 230 collectivités, dont toutes les Régions, les grandes villes et leur métropole, et la quasi-totalité des départements.
Coopération
tous azimuts
entre les acteurs
Parti pris de l’association : une approche privilégiant le partage d’expérience, la sensibilisation, la pédagogie, notamment au travers de deux grands événements annuels. Comme la plupart des structures engagées sur le terrain de la cybersécurité, l’Avicca défend la nécessité absolue d’une coopération tous azimuts entre les différents acteurs. « En 2021, nous avons rejoint le GIP Cybermalveillance.gouv.fr, où nous travaillons de concert avec Déclic, l’AMF, départements et régions, au sein d’un groupe dédié aux collectivités », souligne Ariel Turpin. Pour autant, les dynamiques de co-construction ne sont pas si simples à mettre en marche. « Il y a au moins trois ans, l’idée de créer autour de l’Anssi un club des RSSI de collectivités a été formalisée. Une excellente initiative qui se heurte au réel d’une profession en prise à la gestion de ses propres effectifs et compétences. Ainsi, en quelques mois, trois RSSI qui portaient ce projet sont partis dans le privé », explique Luc Derriano, chargé de mission sur le sujet cyber à l’Avicca.
La pertinence des GFU
Le principe de coopération doit pourtant prévaloir plus que tout entre collectivités, en tout cas entre territoires de moyenne et de petite tailles. « Il faut impérativement développer des approches mutualisées. Pourquoi ne serait-ce pas le rôle des syndicats mixtes d’aménagement numérique du territoire, des centres de gestion ou des grosses collectivités ? La formule des groupements fermés d’utilisateurs (GFU), par exemple, nous semble particulièrement pertinente dans une logique de sécurisation des systèmes. Elle permet aux collectivités de mutualiser leur informatique, de s’équiper, de limiter les failles et de pouvoir se doter de compétences propres ou extérieures adaptées », note le délégué général. C’est l’une des ambitions prioritaires de l’Avicca : fédérer des collectivités qui n’ont ni les ressources ni les moyens de s’emparer seules du sujet cyber et vont très vite se trouver confrontées au développement exponentiel des capteurs et objets connectés, ainsi qu’à l’explosion du volume de données générées.