Occitanie • Amener le grand public à embrasser la transition agroécologique
Du 12 au 14 août 2022, aux confins du pays catalan, comédiens, danseurs, conteurs et scientifiques se sont mis de façon très originale au service de la préservation de la biodiversité. L’intention de cette première édition du festival Bioviv’art, qui s’est tenu dans le cadre des Caves Ecoiffier, à Alénya : sensibiliser aux enjeux écologiques en mobilisant à la fois raison et émotions, à travers des spectacles, des ateliers, des conférences…
Sensibiliser en mobilisant
à la fois raison et émotions
« L’air que nous respirons et l’eau que nous buvons dépendent de la bonne santé du monde vivant. Préserver la biodiversité est un enjeu vital par définition. Il est grand temps de le comprendre et d’agir », explique Mickaëlle Bensoussan, la fondatrice du festival. La docteure en biologie a donc décidé de lier l’art et la science en emmenant les festivaliers à la découverte du vivant d’une façon poétique, instructive et concrète.
Performeur zoomorphe et écologue d’un calme olympien
La compagnie Le singe debout et sa pièce « Peut-on tous les sauver ? Penser la 6e extinction » a notamment réjoui les zygomatiques. Une conférence « dérapante » avec l’écologue du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) Florian Kirchner, d’un calme olympien devant les facéties de Cyril Casmèze, performeur zoomorphe capable de mimer un aigle à tête blanche, un ours blanc ou un crocodile. Nathalie Gontard, chercheuse à l’Inrae de Montpellier et spécialiste mondiale de la pollution plastique, s’est également prêtée au jeu de la conférence « délirante » avec un performeur de plus en plus « plastifié » au fur et à mesure de sa démonstration implacable du danger des plastiques pour la santé humaine et, bien sûr, l’environnement.
Ancrage territorial et plongée virtuelle
Un festival ancré dans son territoire proposant une plongée virtuelle dans l’exceptionnelle forêt de la Massane, une hêtraie patrimoine mondial de l’Unesco, et des témoignages de terrain comme celui d’André Trives, agriculteur en agroécologie à Elne, de l’association Maraîchage sur sol vivant (MSV) : « J’étais poissonnier, mais à force de puiser dans l’océan je me suis dirigé vers l’agriculture. J’ai décidé de me mettre en adéquation avec le vivant pour mettre en culture, non pas en me focalisant sur l’alimentation de la plante mais en soignant le sol. » Explications concrètes à l’appui : « On a ramené le carbone dans le sol à partir du centre de collecte de déchets verts du département. À partir de là, les vers de terre et le vivant s’installent. » Pari réussi donc pour cette première édition du festival Bioviv’art qui a été soutenue par la Région. « La politique de la Région vise à lutter contre l’effondrement de la biodiversité, protéger le vivant et accompagner tous les partenaires : scientifiques, associatifs et les personnes engagées qui montent des initiatives pour faire prendre conscience, mieux connaître, mieux aimer et protéger », conclut Agnès Langevine, vice-présidente du conseil régional d’Occitanie en charge du climat et du pacte vert.