Pays de la Loire • La ferme de Sainte-Marthe contre la standardisation des semences
Moutarde Red Giant ou Purple Frills, aubergine de Barbentane, Black Beauty ou ronde de Valence, courges Baby Boo, Delicata ou Futsu Black Rinded… Plus de 1 000 variétés de légumes, plantes et fleurs figurent au catalogue de la ferme conservatoire de Sainte-Marthe, basée à Brain-sur-l’Authion (Maine-et-Loire).
L’entreprise revendique
le droit de semer librement
Fondée en 1974, en opposition à la standardisation des semences, par l’un des pionniers de l’agriculture biologique, Philippe Desbrosses, la PME affiche un chiffre d’affaires en progression à deux chiffres ces dernières années, prouvant l’engouement pour les semences biologiques des jardiniers, amateurs ou non. L’entreprise, qui compte une vingtaine de salariés, revendique le droit de semer librement et a pour objectif la préservation de la biodiversité par la diffusion de graines, plants et semences, libres de droits et reproductibles, l’accompagnement des maraîchers vers une autonomie semencière et le retour à un savoir fondamental. Concrètement, chaque jardinier peut ressemer ces variétés traditionnelles à l’identique l’année suivante. Au printemps 2022, plus de 200 variétés ont été plantées sur le site de production de onze hectares. L’entreprise cultive également six hectares de terres aux Ponts-de-Cé (limitrophe d’Angers), en partenariat avec le lycée agricole de Pouillé, dans un souci de transmission pédagogique. Fort de sa bonne santé, le conservatoire de semences de variétés anciennes investit trois millions d’euros pour développer sa production. Cinq nouvelles serres tunnels ont été installées, des haies plantées pour les insectes auxiliaires, et cinq chevaux sont arrivés, apportant un engrais naturel. Enfin, une graineterie doit voir le jour en février 2023.