Monde • Des espèces sauvages inestimables et menacées
Une personne sur cinq dépend des espèces sauvages pour son alimentation et sa subsistance dans le monde. C’est l’une des conclusions du rapport « Utilisation durable des espèces sauvages » de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), l’équivalent du Giec pour la biodiversité. Un colossal travail de quatre années, paru en juillet 2022, menés par 85 experts scientifiques sur 6 200 sources de 139 pays qui a abouti à un recensement gigantesque aux chiffres éloquents.
10 000 espèces indispensables à l’alimentation
Les hommes utilisent 50 000 espèces sauvages pour leurs besoins (alimentation, énergie, santé, matériaux…), dont plus de 10 000 pour l’alimentation seule. Ainsi, 70 % des habitants des pays en voie de développement dépendent de la nature, et plus précisément de 7 500 espèces de poissons et invertébrés aquatiques, 31 100 espèces de plantes sauvages (arbres, champignons), 1 700 espèces d’invertébrés terrestres, et quelque 7 500 espèces d’amphibiens, reptiles, oiseaux, mammifères. Un tiers de l’humanité (2,4 milliards de personnes) dépend aussi du bois de chauffage pour la cuisson. Or, 12 % des espèces d’arbres sauvages sont menacées par l’abattage non durable, 1 341 espèces de mammifères par une chasse du même type et 34 % des espèces de poissons sont par la surpêche. Le trafic d’espèces sauvages représente 196 milliards d’euros, le 3e trafic mondial (derrière celui des êtres humains et de drogue). Ces données du rapport de l’IPBES, assorti d’un second sur les valeurs attribuées à la biodiversité, paraît alors que, dans le monde, 1 million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction.