Ecophyto II+, un intérêt malgré un plan mal engagé
Le plan Ecophyto 2018 est l’une des mesures issues du Grenelle de l’environnement (2007) qui avait comme objectif – non atteint – la réduction de moitié de l’usage des produits phytosanitaires avant 2018. En 2015, Ecophyto avait repoussé l’échéance à 2025. En 2018, le plan Ecophyto II+ le renforçait avec un plan de sortie du glyphosate. Pour l’accompagner, le crédit d’impôt « sortie du glyphosate », d’un montant de 2 500 euros a été introduit par la loi de finances 2021 pour les exploitations agricoles n’utilisant pas ce produit en 2021 et/ou 2022. Si la réduction d’ici à 2025 de 50 % de l’usage des phytosanitaires semble inatteignable, subsiste tout de même dans ce plan la démarche essentielle de « renforcer les réseaux de surveillance des bioagresseurs et des effets indésirables de l’utilisation des pesticides ».
Dans ce cadre, une expertise a été menée par l’Inrae et l’Ifremer, entre 2020 et 2022, pour déterminer l’impact des produits phytopharmaceutiques sur les écosystèmes. Bilan : si le pic de contamination se situe logiquement dans les espaces agricoles, l’impact va bien au-delà, et notamment dans les milieux aquatiques et les sédiments. Ce qui se traduit par une chute du nombre d’insectes, d’oiseaux, et d’invertébrés terrestres et aquatiques. Des produits qui sont classés au quatrième rang des facteurs directs pesant sur la nature.