La compensation carbone, un outil intuitif très controversé
Payer pour planter des forêts qui séquestreront le CO2 émis par les activités humaines, quoi de plus intuitif ? C’est le principe de la compensation carbone, adopté par de nombreuses grandes entreprises qui y voient un moyen facile d’atteindre leurs objectifs climatiques. Cette idée de neutraliser les émissions de GES est apparue avec le système des quotas prévu par le protocole de Kyoto. Chaque pays s’est vu attribuer un quota d’émissions, et ceux qui ne parviennent pas à le respecter peuvent acheter des crédits carbone, autrement dit des « unités de réduction d’émission », générés par les projets de compensation carbone.
Ce système a donné naissance à un nouveau marché du carbone. À ses côtés s’est développé un marché secondaire de la compensation carbone basé sur le volontariat et ouvert aux entreprises et aux particuliers. Ceux-ci peuvent compenser le CO2 émis lors d’un trajet en avion, par exemple, en finançant des projets d’énergies renouvelables ou de reforestation partout sur la planète. Problème : ce marché en plein boom, qui pesait un milliard de dollars fin 2021, est totalement dérégulé et attire toutes sortes de projets de qualité très inégale. Des standards et des certifications tentent depuis peu d’y remédier.