Grand Est • Comment le Grand Est se décarbone
Autour de Strasbourg, plusieurs projets soutiennent l’objectif de la Région de devenir à énergie positive.
C’est à Krautergersheim (Bas-Rhin), à 20 kilomètres de Strasbourg, que sont produits 70 % de la choucroute consommée en France. Depuis 2012, en plus de collecter et de dépolluer les eaux usées de onze communes alentour, Suez récupère dans la station d’épuration du bassin de l’Ehn 30 000 m3 de jus de choucroute produits par huit fabricants implantés dans un rayon de cinq kilomètres. Jusqu’ici considéré comme un déchet, dont l’épandage est interdit en raison de son caractère corrosif, ce jus de choucroute devient ainsi une nouvelle source d’énergie verte utilisée pour produire de l’électricité et de la chaleur. Le biogaz issu de son passage dans un digesteur est d’abord mélangé à celui issu des eaux usées domestiques, avant d’être injecté dans le réseau de gaz naturel. Les boues d’épuration, séchées grâce à la chaleur récupérée, génèrent plus de 5 000 mégawattheures (MWh) chaque année. Cela couvre 80 % des besoins du site et permet d’éviter près de 2 200 tonnes de CO2 par an.
Des déchets aux M&M’s
À Schweighouse-sur-Moder dans la banlieue d’Haguenau, au nord de Strasbourg, ce sont les déchets ménagers des habitants que Suez transforme en vapeur. Transportée par un réseau de chaleur jusqu’à l’usine Mars éloignée de 1 300 mètres, celle-ci y est utilisée pour faire fondre le chocolat destiné à fabriquer des M&M’s. En se substituant aux chaudières à fuel utilisées auparavant, cette installation permet d’abaisser de 60 % les émissions du site. L’énergie produite par l’unité de valorisation de Suez, 100 000 MWh par an, alimente également une papeterie et une usine d’équipements industriels. Au total, ce sont près de 9 000 tonnes de CO2 qui sont ainsi évitées chaque année.