« La comptabilité carbone, c’est un problème d’intégration de données »
Comment l’intégration de données peut-elle aider à atteindre la neutralité carbone ?
La comptabilité carbone, et plus largement les questions de développement durable, sont essentiellement des problèmes d’intégration de données. La comptabilité carbone n’est pas difficile en soi : il s’agit de multiplications et d’additions. D’un côté on a une quantité, de l’autre un facteur d’émissions de CO2 qui lui est associé. Mais fédérer toutes les sources de données pour faciliter leur utilisation par les décideurs est un véritable défi.
Les outils de mesure actuels de l’empreinte carbone ne le permettent pas ?
Pas vraiment. Les calculatrices carbone sont aveugles aux détails. Elles partent du principe que les données fournies sont de bonne qualité, mais elles ne font pas le travail d’intégration en amont.
Les calculatrices
carbone actuelles sont
aveugles aux détails.
Par exemple, un gestionnaire de bâtiments va multiplier le volume total de factures d’électricité par un coefficient qui va lui donner les émissions de CO2 liées à la consommation de ses bâtiments. Or un chargé de rénovation va se poser la question des premiers bâtiments à rénover, de la réduction attendue des émissions carbone, etc. Il a besoin d’informations beaucoup plus précises, ce que ne propose aucun des outils sur le marché actuellement.
En quoi consiste votre solution Palantir Foundry ? Que peut-elle apporter à des acteurs publics ?
Palantir Foundry fonctionne comme un système d’exploitation, à l’instar de Windows, appliqué à la gestion de l’information. Il gère toute la donnée depuis sa création à son nettoyage en passant par la connexion avec d’autres données. Ces données consolidées construisent un jumeau numérique pour créer des applicatifs de modélisation et de simulation. Palantir Foundry fournit ainsi aux décideurs publics des leviers de décision supplémentaires en s’appuyant sur des sources très différentes, y compris dans des domaines où les données sont parfois confisquées par les délégataires de service public.
Qui sont vos clients ? Comment utilisent-ils vos services ?
Pour l’instant, ce sont essentiellement des industriels, comme Faurecia, ou des collectivités territoriales dans leurs programmes d’aménagement du territoire. Nous les aidons à comprendre l’impact carbone de leurs projets ou des politiques publiques (gestion des déchets, aménagement et gestion des zones d’activité industrielle, lutte contre la pollution de l’air), et son évolution dans le temps. Faurecia utilise nos solutions pour analyser le cycle de vie et l’impact carbone de chacun de ses composants. Grâce à nos solutions, nos clients ont une idée plus précise des économies de carbone qu’ils peuvent réaliser.
Comment l’analyse de données peut-elle aider à imaginer de nouveaux modèles économiques ?
Créer un lien entre deux données en produit une troisième qui possède énormément de valeur, non seulement économique, mais aussi sociale et environnementale. Fusionner des sources de données participe donc à la création de valeur, notamment dans le cadre d’écosystèmes comme la mobilité électrique, où plusieurs acteurs doivent partager des données et où chacun d’eux détient une clé de la solution. En optant pour des solutions telles que celles que nous proposons, les collectivités territoriales sont mieux équipées pour piloter leurs politiques publiques, dans le domaine des transports, de l’énergie ou de la santé.