La Stratégie nationale bas-carbone fixe la feuille de route de la décarbonation
Introduite par la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), la SNBC définit une trajectoire crédible de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France jusqu’en 2050, pour atteindre la neutralité carbone le plus rapidement possible. Adoptée en 2015, elle fixe des objectifs à courts et moyens termes, les budgets carbone : ces plafonds d’émissions à ne pas dépasser sont déclinés par secteurs d’activité et exprimés en millions de tonnes équivalent CO2 en moyenne annuelle par période de cinq ans. Ils ont déjà été révisés plusieurs fois, et les décideurs publics sont tenus de les prendre en compte, aux échelles nationale et territoriale.
Pour l’industrie manufacturière française, la SNBC fixe ces budgets carbone :
• 72 Mt CO2 eq entre 2019 et 2023 ;
• 62 Mt CO2 eq entre 2024 et 2028 ;
• 51 Mt CO2 eq entre 2029 et 2033.
Atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 implique plusieurs obligations :
• décarboner totalement l’énergie utilisée d’ici 2050 ;
• réduire de moitié les consommations d’énergie dans tous les secteurs d’activité ;
• réduire au minimum les émissions non énergétiques ; • augmenter et sécuriser les puits de carbone.
Pour y parvenir, la SNBC contient 45 orientations à traduire dès à présent en mesures concrètes par tous les acteurs économiques. La réalisation de ces objectifs représente un véritable défi pour l’économie française, mais elle offre aussi une opportunité de modernisation et d’amélioration de son impact environnemental.
Pour respecter les orientations sectorielles de la SNBC en 2030, les filières industrielles les plus émettrices de GES (chimie, ciment, métallurgie, agroalimentaire) font appel à des technologies matures aux coûts maîtrisés, mais celles-ci sont insuffisantes pour les objectifs à 2050. D’autres pistes sont donc explorées, comme l’hydrogène bas carbone et le captage-stockage de CO2. Mais ces solutions font encore l’objet de recherche, de pilotes et de démonstrateurs, et ne pourront être généralisées sans soutien financier public.