Les pôles de compétitivité, plateformes d’adéquation entre formation et emploi
Depuis 2005, Cosmetic Valley travaille au développement de l’industrie de la parfumerie et de la cosmétique. Explications de Soline Godet, directrice générale adjointe entreprises et territoires de Cosmetic Valley.
Quelle relation le pôle entretient-il avec le monde de l’enseignement supérieur ?
La formation et l’accompagnement des entreprises dans le domaine des ressources humaines font partie des missions phares de tout pôle de compétitivité. Cosmetic Valley a été créé à Chartres, en 1994, à l’initiative d’une poignée d’entreprises, et labellisé pôle de compétitivité en 2005. Il regroupe aujourd’hui 600 membres (petites et grandes entreprises, écoles, laboratoires, institutions) et est le premier centre de ressources du secteur de la cosmétique au niveau mondial. Dès 2005, un collège « recherche, enseignement supérieur et formation » a été mis sur pied. Au fil des années, nous avons constitué un écosystème regroupant 14 universités, 136 cursus de formation (Isipca, IMT, EBI, INSA CVL, France Business School, Neoma Business School), des organismes de recherche de renom (CNRS, LNE, Synchrotron Soleil) et de nombreux laboratoires. Nous sommes nous-mêmes organisme de formation depuis 2011, certifié Qualiopi depuis 2020, ce qui nous permet de proposer aux entreprises et aux professionnels des parcours ad hoc de formation continue.
Et côté emploi ?
La filière française de la parfumerie-cosmétique doit répondre à des enjeux majeurs en matière d’emploi, de recrutement et d’adéquation des compétences aux nombreux métiers proposés. En deux ans à peine, le secteur a non seulement réussi à combler le trou d’air causé par la crise sanitaire (- 6 %), mais la reprise, notamment tirée par les exportations, est plus forte que prévue (+ 14 %, en 2021). Les besoins en compétences sont patents : 15 000 recrutements prévus en 2022, dont 3 000 cadres, 3 000 techniciens et 9 000 opérateurs.
La force d’un pôle de compétitivité
tient à son ancrage « terrain »
Or, la filière souffre d’un déficit d’attractivité. Il lui faut faire connaître ses métiers et les opportunités de carrière au sein de ses 3 200 entreprises. L’emploi est aujourd’hui « la » priorité de Cosmetic Valley. En 2011, nous avons lancé une étude GEPC (Gestion prévisionnelle des emplois et compétences), actualisée en 2016, qui a permis d’identifier les différents profils dont la filière aura besoin. C’est dans ce sens qu’a été créé, en 2018, le Cosmetic Experience Tour, événement renouvelé depuis chaque année. L’idée est de faire découvrir aux jeunes la filière et ses métiers au travers d’ateliers immersifs.
Les pôles de compétitivité sont-ils de bons « outils » pour faciliter l’articulation entre formations d’un côté, emplois de l’autre ?
La force d’un pôle de compétitivité tient à son ancrage « terrain » et à sa proximité avec son écosystème territorial et sectoriel. Nous avons toujours misé sur une approche concrète, en menant des actions en concertation et en collaboration avec les différents acteurs économiques et institutionnels. Un exemple : une opération comme le Cosmetic Experience Tour est soutenue financièrement par la Région Centre-Val de Loire dans le cadre du pacte régional d’investissement dans les compétences, avec le soutien d’Orléans Métropole, de la maison de l’emploi du bassin d’Orléans, en partenariat avec l’académie d’Orléans-Tours, Pôle emploi et la mission locale de l’Orléanais.