Auvergne-Rhône-Alpes • Hympulsion, premier projet de mobilité hydrogène à l’échelle d’une région
La Région Auvergne-Rhône-Alpes, avec son projet de mobilité hydrogène, missionne la société Hympulsion pour l’installation de vingt stations de recharges à hydrogène. L’objectif est d’amorcer une filière de mobilité à l’hydrogène vert.
Pouvoir traverser la région Aura (Auvergne-Rhône-Alpes) d’ouest en est avec une mobilité hydrogène. Et créer une offre pour encourager l’industrialisation et les usages. Afin de développer une offre de mobilité décarbonée, la Région Aura développe Zero Emission Valley (ZEV) en constituant un partenariat avec deux majors industriels des filières de la mobilité et de l’énergie, Engie et Michelin. ZEV promet de générer 5 000 emplois. Pièce maîtresse de ce plan, la création d’Hympulsion, société commerciale publique-privée, qui va installer et exploiter les futures stations d’hydrogène. Détenue à hauteur de 33 % par la Région Aura, 22 % par Engie, 22 % par Michelin, 16 % par la Banque des Territoires et 7 % par le Crédit agricole, Hympulsion prévoit la construction de 20 stations de recharge hydrogène et trois hydrolyseurs, et de subventionner l’acquisition de 1 200 véhicules légers professionnels (flottes d’entreprise, petits utilitaires, taxis, etc.). Le coût global de ce projet s’élève à 50 M€ (23 M€ en capital), dont 14 M€ sont financés par l’État français et 10 M€ par l’Union européenne. Hympulsion s’appuie aussi sur un écosystème de start-up pionnières dans le secteur : McPhy (hydroliseurs), Atawey et HRS (stations), SteelHy (chaudronnier…) « En régime de croisière, Hympulsion va multiplier le tonnage produit chaque jour par huit, autant de tonnes de CO2 qui auront été évitées. C’est bien cela, l’enjeu », relève Thierry Raevel, président d’Hympulsion et directeur régional d’Engie.
Cinq stations installées en 2022
La première station de recharge à hydrogène est déjà en service à Chambéry. « Nous créons un maillage de stations, où les véhicules, légers comme lourds, ne sont pas obligés de s’alimenter à une seule et même station », précise Thierry Raevel. L’année 2022 est placée sous le signe du déploiement. Cinq stations de recharge hydrogène vont sortir de terre, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) – la plus importante avec une capacité de 800 kilos d’hydrogène renouvelable par jour –, Saint-Priest (Rhône), Vénissieux (Rhône), Grenoble (Isère) et Moûtiers (Savoie). La première pierre de la station de Vénissieux a été posée le 25 mars. L’inauguration est prévue en octobre. Adamo Screnci (HRS et président du Working Group Mobility Hydrogen Europe), qui fait partie du projet, tempère la volonté de consommer localement l’hydrogène. « Aujourd’hui, la majorité de l’hydrogène est consommé là où il est produit. Pourtant, le transport du gaz coûte beaucoup moins cher que de transporter de l’électricité. C’est bien de faire du local, mais l’interconnexion des infrastructures est importante. »
Décarboner la montagne et les industriels
Toujours dans une logique de transition énergétique, « nous voulons réussir à mettre plus de stations de recharge à hydrogène sur les stations de ski et dans les vallées. D’autant plus que 40 % des skieurs du monde viennent en région Aura », projette Thierry Raevel. La décarbonation des industriels est un autre enjeu pour Hympulsion, avec la nécessité de stocker l’hydrogène, en prévision des gros volumes à venir. « Dans l’Ain, le projet Hypster (Engie) est une expérimentation pour le stockage souterrain d’hydrogène dans les cavités salines. C’est une première en France, et même Europe », conclut-il.