Rhône-Alpes • HRS et Ataway déploient un réseau de stations hydrogène
Avec sa nouvelle usine grenobloise, HRS va fabriquer 180 stations par an. De son côté, Ataway, également basé en Auvergne Rhône-Alpes, prévoit de déployer environ 150 stations en France d’ici à 2025, et une nouvelle usine en Savoie.
Avec sa nouvelle unité, en cours de réalisation, la capacité annuelle de fabrication de HRS (pour « Hydrogen Refueling Solutions ») passera à 180 stations, d’une capacité d’une tonne et plus d’hydrogène. « C’est ce que l’Europe a réalisé les vingt dernières années », compare Adamo Screnci, directeur général délégué de HRS et président du groupe de travail mobilité à Hydrogène Europe. Cibles principales : la mobilité lourde (dont des armateurs) et les flottes captives de professionnels. L’investissement, chiffré à 20 M€, va permettre la réalisation d’une zone de test, disponible à partir de septembre. L’innovation et la R&D portent notamment sur « l’équilibre entre vitesse de compression et volume de stockage haute presse ». Le but étant « d’optimiser le temps de remplissage et le rendement énergétique, afin de pouvoir atteindre la minute pour faire un plein garantissant entre 600 et 1 000 km d’autonomie », détaille le dirigeant, diplômé Le site de production et les bureaux seront quant à eux opérationnels en 2023. HRS emploie à ce jour 80 salariés, spécialisés dans le design, l’installation, le démarrage, le SAV… Coté en Bourse depuis début 2021 (opération qui lui apporté près de 100 M€), HRS a noué plusieurs partenariats, en participant notamment à la levée de fonds des taxis Hype à Paris aux côtés de McPhy, ou encore avec Haffner Energy (transformation de biomasse), Gaussin (véhicules lourds pour plateformes logistiques dans les ports et aéroports), les véhicules haut de gamme Hopium et Burckhardt (compressoriste international). HRS coopère également avec la Région Auvergne Rhône-Alpes dans le cadre du projet Zero Emission Valley (lire p.28).
Atawey va déployer 150 stations d’ici à 2025
PME de 50 salariés, créée en 2012, Atawey pèse de son côté 40 % de parts de marché dans le déploiement des stations hydrogène, avec 25 en fonctionnement sur la cinquantaine qui sont opérationnelles en France. « Nous fabriquons les stations permettant d’alimenter tout type de véhicules, les installons, les mettons en service et les entretenons, résume Jean-Michel Amaré, son président. Atawey coinvestit parfois avec d’autres porteurs de projets, soit des collectivités locales, soit des opérateurs privés. » À horizon 2025, environ 150 stations seront déployées en France. Une nouvelle usine est prévue en Savoie. Valeur ajoutée d’Atawey, selon son dirigeant : « Une gamme large de produits, depuis l’amorçage pour des petites flottes de véhicule, jusqu’à des stations pouvant ravitailler plusieurs centaines de véhicules par jour. » Dans un contexte de déploiement massif des stations d’ici à 2030, « il est important de prévoir des stations évolutives, capables de monter en capacité », précise-t-il. Sur un marché encore naissant, les perspectives de croissance sont grandes pour les deux sociétés. « On compte 250 stations aujourd’hui en Europe, dont la moitié en Allemagne. L’Europe souhaite passer à 5 000, dont 1 000 en France et 1 000 en Allemagne, à horizon 2030. C’est le minimum pour créer un réseau », plaide Adamo Screnci. L’infrastructure de stations de recharge a été, selon lui, « le maillon oublié de la chaîne de l’hydrogène. On sait fabriquer de l’hydrogène décarboné, des véhicules à hydrogène, mais on ne peut pas le distribuer ! »