« La création et l’animation d’un écosystème sont l’un des enjeux clés du succès »
Quelles technologies liées à l’hydrogène développe Faurecia ?
Nous concevons, développons et produisons des systèmes de stockage d’hydrogène, c’est-à-dire les réservoirs, ainsi que l’architecture systèmes autour : les auxiliaires et l’intégration véhicule. Nos systèmes alimentent en hydrogène soit une pile à combustible, soit un moteur à combustion. De plus, à travers Symbio, notre coentreprise avec Michelin créée en 2010, Faurecia est positionné sur des systèmes de piles à combustible efficaces et compactes. Entre cette coentreprise et nos propres systèmes de stockage d’hydrogène, Faurecia a la capacité de fournir un système complet de propulsion de véhicule hydrogène. Faurecia se positionne aussi sur les solutions de stockage pour la distribution d’hydrogène. D’autres demandes émergent, comme les applications stationnaires, ou les data centers en quête de solutions propres.
Comment s’organise Faurecia pour accompagner l’essor de la technologie hydrogène ?
La création et l’animation d’un écosystème sont l’un des enjeux clés du succès. Aucun acteur du secteur n’y arrivera seul. Par exemple, Faurecia a été soutenu par différentes institutions, comme l’Ademe (PIA) et la Région Bourgogne-Franche-Comté.
Optimiser la quantité
d’hydrogène dans les réservoirs
Nous avons évoqué plus tôt notre collaboration avec Michelin sur la pile à combustible. Nous avons aussi noué un partenariat avec Air Liquide sur le développement d’un réservoir de système de stockage pour de l’hydrogène liquide, ou avec des instituts de recherche (IRT Jules-Verne de Nantes, par exemple) sur des sujets technologiques, à travers des consortiums plus larges. Nous ne sommes qu’un maillon de la chaîne.
Sur quoi portent vos initiatives R&D ?
La feuille de route R&D se focalise essentiellement sur l’optimisation de la quantité d’hydrogène contenue dans les réservoirs, sur l’amélioration de la recyclabilité et de l’impact environnemental de nos produits ou encore sur l’intégration de capteurs afin de rendre nos réservoirs plus intelligents. Afin de confirmer ces différents éléments, nous avons des projets de développement et validation avec des acteurs clés du poids lourd comme MAN, pour lequel nous développons deux réservoirs adaptés à cette configuration. L’un des objectifs est également de réduire le coût de nos solutions techniques et d’optimiser la quantité d’hydrogène dans un système donné, pour permettre un essor de la technologie. L’autre est de s’assurer que nous sommes en ligne avec nos engagements de développement durable.
Quel est le niveau d’engagement de Faurecia pour le développement de la mobilité hydrogène ?
Faurecia a déjà investi 270 M€ depuis 2018. Il est aussi intéressant de noter que nous sommes pré-notifiés, dans le cadre du PIIEC (projet important d’intérêt européen commun), qui inclut, entre autres, le développement d’une usine de production de masse à Allenjoie (Doubs) d’une capacité de 100.000 réservoirs à hydrogène par an, avec une production des premiers réservoirs prévue pour fin 2024.
Comment garder une avance, dans un contexte très concurrentiel ?
Faurecia a installé une ligne pilote et un centre d’essai à Bavans, en Bourgogne-Franche-Comté. Les activités de système de stockage hydrogène de Faurecia sont aussi présentes en Asie : en Chine, à travers FCLD, une entreprise bien implantée que Faurecia a acquise en 2021, ainsi qu’en Corée du Sud. Aujourd’hui, la R&D sur le réservoir est basée en Europe et en Chine essentiellement. Et environ 1 000 personnes travaillent sur l’hydrogène chez Faurecia au niveau mondial, en prenant en compte Symbio.