Génération « Co-Co »
Les 18/25 ans constituent une génération pour laquelle le collectif et le collaboratif sont une évidence. Des jeunes qui détestent l’idée de frontières ou de catégories, et qui défendent au contraire l’idée du « vivre ensemble », dans tous les domaines.
Ils ont entre 18 et 25 ans, représentent 32% de la population mondiale et sont surnommés « génération Z », une génération ouverte au monde, tolérante et attentive aux autres. Pour ces jeunes gens, le « vivre ensemble » est une évidence, ils détestent qu’on les catégorise car leur vivre ensemble est universel et ils revendiquent d’appartenir à toutes les communautés ! Selon l’anthropologue Elizabeth Soulier, auteure de l’essai « La génération Z aux rayons X », « c’est une génération qui fonctionne en « et » et non en « ou » », une génération qui n’exclut personne. Pour les 18/25 ans, la religion, la langue, les origines, les codes sociaux, l’âge, le niveau de revenu, l’habitat, les loisirs… rien de tout cela n’est un frein au « vivre ensemble ». Cette génération « digital native » n’a aucune frontière, chaque individu qui la compose a conscience d’être « un, parmi d’autres ».
Chaque individu
a la conscience d’être
« un, parmi d’autres ».
Pour ces jeunes de 18/25 ans, « l’autre », le voisin, le copain, le parent, le grand-parent ou le collègue au travail… est essentiel. Le collectif est prépondérant, le « vivre ensemble » n’est pas une option, c’est un style de vie. C’est la génération « colocation », « covoiturage », « coworking »… Tout est collaboratif. On ne prend plus un taxi tout seul, on s’invite dans un Uber-pool, on n’a pas de studio, mais une chambre dans un appartement partagé avec d’autres, et on échange tout, des vêtements (sur l’application Vinted) ou de la musique (sur des sites de streaming). C’est l’idée qu’ensemble, tout est plus facile.
Une génération exigeante, qui considère que le « vivre ensemble » n’est pas négociable, tolérante à l’égard des autres, y compris sur des sujets aussi intimes et sensibles que la sexualité. Une étude Ipsos (février 2021) indiquait qu’un jeune sur cinq (21%) se disait attiré indifféremment par un homme ou par une femme (contre 7% des Millenials ou 3% des baby-boomers). Certains sociologues relevant ici que cette génération déteste être enfermée dans une catégorie et se retrouver de facto « en opposition à ». Quand on les interroge sur les mots qui sont censés les définir dans leur rapport aux autres, ils évoquent d’ailleurs « la bienveillance », « la curiosité », « l’enrichissement mutuel » et le « besoin de différence ». « L’autre » est perçu comme un atout et, contrairement aux idées reçues, ces jeunes gens expriment un besoin de réels contacts, par exemple dans le monde du travail : « La génération Z attend de l’entreprise qu’elle joue un rôle clé de cohésion et de lien social », dit Olivier Lenel, directeur du cabinet d’audit Mazars. Ce que vient confirmer une étude Opinion Way (2019) : 79 % des jeunes attendent de l’entreprise qu’elle propose « un espace de travail permettant des échanges et des interactions avec les autres salariés » et la grande majorité (58%) demandent à travailler dans un espace de co-working. Le « vivre ensemble » au bureau, comme à la maison !