Le SNU, l’apprentissage du vivre ensemble
Promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2017, le Service national universel (SNU) a vu 18 000 jeunes de 15 à 17 ans s’engager en 2021 pour participer à un « vivre ensemble » d’une douzaine de jours. Il s’agit, depuis sa création sous le gouvernement d’Edouard Philippe, de « renforcer la cohésion nationale », « faire vivre les valeurs républicaines », « développer une culture de l’engagement » et « accompagner l’insertion sociale et professionnelle ». Pendant deux semaines, sur la base du volontariat, les adolescents sont encadrés par des militaires, des éducateurs et des tuteurs, réveillés à 6h30 du matin et accompagnés jusqu’au soir à travers différents ateliers consacrés aux grands marqueurs de la République. On y discute « égalité femme-homme », « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen », « loi de séparation des églises et de l’Etat »… et on y apprend les paroles de La Marseillaise. Les plus critiques trouvent que ce service national en miniature est un peu trop martial (on salue le drapeau tricolore le matin au réveil et on fait l’appel en rangs serrés) et même parfois trop… républicain ! Ainsi, la pratique de la religion y est interdite. Pourtant, la grande majorité des adolescents qui participent disent y avoir appris le respect, rencontré d’autres jeunes, bien différents d’eux, mais qui partagent finalement les mêmes valeurs. En somme, le SNU serait désormais une formation aux « valeurs communes », telle qu’elle existait à l’époque du service national obligatoire.