L'Abécédaire des Institutions
Menu
  • Actualités
    • Interviews
  • Qui sommes-nous ?
  • Nos éditions
    • Cahiers mensuels
    • Éditions spéciales
  • Nos partenaires

« Nous, les élus, devons favoriser le contact, créer du lien quotidien… c’est fondamental »

#Société 24/05/2022
  • Territoires et hommes en action
    • Interview
Vivre ensemble : le défi d’une France fragmentée
François Pupponi, député MoDem du Val d’Oise, maire de Sarcelles de 1997 à 2017

 

Sarcelles a longtemps été la ville emblématique du « vivre ensemble ». Pourquoi n’est-ce plus le cas aujourd’hui ?

D’abord parce qu’il y a un retour du religieux, et cela n’incite pas toujours au dialogue ni au « vivre avec l’autre ». On se réunit entre soi, on fréquente un lieu de culte et on ne va pas vers l’autre. Et puis il y a eu des problèmes de délinquance, et la communauté juive, par exemple, s’est refermée sur elle-même, s’est protégée face à des actes antisémites, ce qui est normal. Ensuite, de nouvelles communautés sont arrivées, turques, pakistanaises… et le dialogue n’a plus été naturel.

Il y a une fresque à Sarcelles, qui dit : « Quand j’étais petit, il y avait des musulmans, des juifs, des chrétiens, des noirs, des blancs… C’était juste des copains ». C’est fini ? 

Quand j’étais au collège et au lycée à Sarcelles, on se foutait de la religion de nos copains. Ce n’était pas un sujet, on vivait ensemble, dans la même cage d’escalier et on fréquentait la même école. Le jour où la communauté juive s’est refermée sur son propre quartier et a ouvert ses propres écoles pour des raisons de sécurité, le jour où l’islam radical est arrivé, le jour où les classes moyennes ont quitté les quartiers populaires… alors chacun est resté chez soi. Les choses se sont fracturées. 

Vous êtes pessimiste ?

Je crains malheureusement qu’il n’y ait plus jamais de brassage. Les gens n’en veulent pas et préfèrent « vivre à côté ».

Quand j’étais au collège,
on se foutait de la religion
de nos copains.

Donc nous, les élus, devons favoriser le contact, créer du lien quotidien, plein de petites actions, des lieux de dialogue et de rencontre qui concernent le peuple. Ça peut être un marché, un stade, des spectacles… c’est fondamental. Il faut parler à toutes les communautés, prendre en compte le fait religieux, être attentif à ce que quotidiennement il y ait des rencontres. Si nous ne l’organisons pas, cela n’existera plus. On cohabite, mais il n’y a plus de dialogue, ni social, ni interreligieux, et on va finir par ne plus se connaître.

D’où votre association, P-4-S. Pourquoi ce nom ?  

« Paix, Shlama, Shalom, Salam, Sarcelles »… Parce qu’à Sarcelles, il y a de nombreuses communautés, et que pour se dire « Bonjour », les Chaldéens disent « Shlama », les juifs disent « Shalom » et les musulmans « Salam ». Or tout cela vient du même mot araméen ! En fait, nous parlons tous la même langue. Dans cette association, on fait en sorte que tout le monde se parle, c’est déjà un grand pas. L’idée c’est de vivre ensemble, d’avoir un dialogue quotidien, pas nécessairement sur de grands débats phi­losophiques, juste se voir, se rencontrer, manger, boire des coups. Recréer du lien. 

Les valeurs de la République sont-elles encore partagées ? 

Oui, la liberté, l’égalité, la fra­ternité. A la condition de ne pas nier le fait religieux. Nous sommes dans un monde où le fait religieux prend une importance considérable. Or on peut avoir des religions différentes, mais il faut se respecter, avoir des règles communes. La République doit rester à la base de tout, c’est fondamental ! 

LIRE AUSSI :

  • Grande-Bretagne • « Green industrial revolution » : les ambitions décarbonées du Royaume-UniGrande-Bretagne • « Green industrial revolution » : les ambitions décarbonées du Royaume-Uni
  • « Cette loi va transformer nos vies dans les prochaines années »« Cette loi va transformer nos vies dans les prochaines années »
  • Pour une gestion plus rationnelle des ressources,  le Sénat dématérialise ses rapportsPour une gestion plus rationnelle des ressources, le Sénat dématérialise ses rapports
  • Les mouvements citoyens peinent à entrer dans l’arène politiqueLes mouvements citoyens peinent à entrer dans l’arène politique
  • La fiscalité locale se réforme en pointillésLa fiscalité locale se réforme en pointillés
  • « Les tendances à l’archipélisation sont très fortes »« Les tendances à l’archipélisation sont très fortes »
  • L’inclusion numérique, c’est tout bénéf !L’inclusion numérique, c’est tout bénéf !

Article suivant >>
<< Article précédent
Dernier_CahierCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractif
Liseuse Flippad

Disponible sur tous les supports

Téléchargez l'application iOS Téléchargez l'application Android Feuilletez nous publications en ligne

Nos partenaires

Organigramme du gouvernement

Organigramme du gouvernement Cliquez ici pour télécharger
l'Organigramme du gouvernement

Les derniers numéros

Dernier cahier de lCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractifLiseuse Flippad

Biodiversité et souveraineté alimentaire

Dernier cahier de lCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractifLiseuse Flippad

Le casse-tête : décarbonation et réindustrialisation

Dernier cahier de lCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractifLiseuse Flippad

Enseignement supérieur : vers une meilleure employabilité

Voir tous les cahiers >>
logo-labecedaire

L’Abécédaire des Institutions
30, Rue du Chemin Vert
75011 Paris


L’Abécédaire des Institutions
a rejoint depuis mai 2018 logo-publics-consultants

Plan du site

  • Accueil
  • Actualités
  • Interviews
  • Qui sommes nous ?
  • Cahiers mensuels
  • Éditions spéciales
  • Nos partenaires
  • Mentions légales
  • Données personnelles et Charte cookies

Catégories

  • Actualité et repères
    • En direct des assemblées
  • Questions et enjeux
  • Tendances et solutions
    • Interview
  • Territoires et hommes en action
  • Ça se passe en Europe et ailleurs

©2023 L’Abécédaire des Institutions - Tous droits réservésDéveloppement application magazine et site - Flippad Digital Solutions

Scroll to Top