Auvergne-Rhône-Alpes • Grenoble incube des greentech de rang mondial

Pour les greentech grenobloises, 2022 s’annonce comme un cru d’exception. En janvier, l’une d’elles, BeFc, a remporté un Innovation Award au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas. Elle faisait partie des trente start-up sélectionnées par la délégation d’Auvergne-Rhône-Alpes pour assister au CES. Issue du CNRS, BeFc, pour Bioenzymatic Fuel Cells, a mis au point une pile biodégradable à base de papier et elle a déjà engagé sa production sur son site grenoblois. En 2021, elle avait été sélectionnée dans le cadre du programme French Tech Green20. BeFc est l’une des nombreuses success stories du bassin grenoblois, deuxième pôle de recherche en France avec près de 25 000 chercheurs et l’un des plus importants du monde pour la microélectronique. La crise sanitaire n’a en rien entamé son attractivité économique ni freiné le dynamisme de son tissu de start-up. D’après les comptes de l’agence Invest in Grenoble, les jeunes pousses grenobloises ont levé 389 millions d’euros en 2020, puis 530 en 2021, et parmi les gagnants de 2021, figurent plusieurs greentech : McPhy (180 millions), fabricant de stations hydrogène qui va construire une gigafactory d’électrolyseurs ; Waga Energy (110 millions), qui valorise le biogaz des sites d’enfouissement sous forme de biométhane ; Verkor (100 millions), spécialiste des batteries bas carbone.

Des parrains engagés dans la transition écologique

L’écosystème des greentech grenobloises bénéficie de solides parrains engagés dans la transition écologique, tels que Schneider, Air Liquide, Caterpillar, Vicat. Schneider, par exemple, fait partie de Tenerrdis, le pôle de compétitivité grenoblois dédié à la transition énergétique et membre de l’International Cleantech Network. Depuis janvier, il héberge à IntenCity, son nouveau siège grenoblois qui se veut l’un des bâtiments les plus durables du monde, une exposition intitulée « 1 000+ solutions pour la ville ». Pour inaugurer l’exposition, il a organisé une rencontre entre 26 greentech de rupture labellisées par la fondation Solar Impulse, et des industriels de la région susceptibles de les aider dans l’industrialisation de leurs projets. Les succès de Grenoble s’inscrivent dans une longue tradition d’expérimentations sociales et environnementales. Derrière les greentech aux levées de fonds records, un réseau de start-up s’attache à résoudre les problèmes propres à l’agglomération, tels que la pollution de l’air, les embouteillages et le traitement des déchets. Par exemple, Ecov développe des solutions de covoiturage et d’autopartage, Dabba veut encourager la consigne dans le secteur de la restauration, et Symbio propose des kits de piles à hydrogène pour les véhicules électriques. Entre 2005 et 2018, Grenoble est ainsi parvenue à réduire de 23% ses émissions de gaz à effet de serre et elle est la deuxième ville de France pour les déplacements domicile-travail à vélo, indique l’INSEE. Ses efforts lui ont valu d’être désignée « capitale verte européenne » de l’année 2022. La ville, la métropole et le département de l’Isère ont saisi l’occasion pour créer une nouvelle agence, Grenoble Capitale verte européenne, chargée de promouvoir les innovations vertes lancées sur son territoire.

Auvergne-Rhône-Alpes, future terre de conquête pour la géothermie ? 

L’Ademe a confié à Tenerrdis, le pôle de compétitivité de la transition énergétique en Auvergne-Rhône-Alpes, et à l’agence régionale Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement (AURA-EE), une mission d’animation de la filière régionale de géothermie, promise à un essor important dans les années à venir. Cette filière doit aider à remplir les objectifs nationaux et régionaux de décarbonation de la production de chaleur. La mission incitera les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre et les aménageurs à se tourner vers la géothermie, et accompagnera son développement.