Le numérique, au cœur des greentech
A l’origine de nombreuses solutions favorisant la transition écologique, le digital change de dimensions avec le big data et l’intelligence artificielle.
Ce n’est pas un hasard si dans greentech, il y a tech. Depuis une dizaine d’années, la digitalisation, les capteurs, la robotique démultiplient les possibilités de lutte contre l’érosion des ressources, le gaspillage ou l’envolée des gaz à effet de serre. On parle de smart city, smart transport, smart building… Puisqu’on ne contrôle bien que ce que l’on mesure, de multiples solutions de collecte de données permettent de suivre la consommation énergétique d’un bâtiment, celle de l’eau dans les canalisations ou encore la qualité de l’air. L’éclairage de certains locaux ou rues ne s’allume que lorsque les capteurs détectent une présence. Le numérique permet aussi de déclencher les recharges « intelligentes » de véhicules électriques quand la demande globale sur le réseau est la moins forte, évitant d’accroître le pic de consommation, synonyme d’importations d’électricité carbonée.
Images satellites et maintenance prédictive
Cloud, blockchain, intelligence artificielle, impression 3D, Internet des objets, drones… Autant de technologies qui n’ont pas éte conçues pour cela mais sont aujourd’hui au cœur du Tech for Good, Tech for climate, Tech for green…
La maquette numérique
fait florès dans la construction.
Il est désormais possible d’analyser en un temps record des quantités astronomiques de données. Par exemple, des images satellitaires pour localiser les fuites de méthane (Kayrros). Ou mesurer les ravages de la déforestation ou l’élévation du niveau de la mer afin de documenter l’évolution et les implications du changement climatique, mais aussi, à plus court terme, d’alerter si besoin les populations côtières. Autre application numérique, la maintenance prédictive, qui consiste à anticiper les besoins de réparation ou d’entretien de diverses infrastructures grâce à l’analyse de milliers de données collectées auparavant sur des équipements similaires. À la clé, des interventions mieux ciblées, potentiellement moins nombreuses, et des économies de main-d’œuvre, de matière et d’énergie. Une solution qui s’applique aussi bien aux routes (Altaroad) qu’aux pales d’éoliennes en mer (Cornis).
Quand l’offre rencontre la demande
Grâce à la modélisation, on anticipe désormais le comportement d’un « objet » – immeuble de bureaux, centrale nucléaire ou quartier entier dès sa conception. Le BIM (Building Information Modeling), ou maquette numérique, fait florès dans la construction. Outil d’aide à la décision, il permet d’optimiser de multiples paramètres favorisant les performances thermiques ou l’éclairage naturel d’un bâtiment, ou encore de limiter au strict minimum l’utilisation de tel ou tel matériau. Plus récemment, des solutions émergent pour prévoir le contenu carbone d’un bâtiment – désormais réglementé par la RE 2020* – et réaliser les ajustements nécessaires avant d’entamer la construction. Les jumeaux numériques, consistant à reproduire une maquette digitale d’un objet, se déclinent dans de nombreux secteurs. Moins spectaculaires, mais très répandues, et pour certaines, transformatrices, les plateformes et applis de mise en relation de l’offre et la demande. Covoitureurs avec Blablacar, professionnels de la construction avec StockPro et Hesus (échange de matériaux neufs ou de réemploi), commerçants cherchant à se débarrasser de leurs invendus (Too Good To Go) ne sont que quelques-uns de leurs milliers d’utilisateurs.
*Règlementation environnementale 2020