« La France rivalise aujourd’hui avec les meilleurs écosystèmes tech »
Comment se portent les greentech françaises et quels sont leurs leviers de développement ?
Avec plus de 800 start-up et des levées de fonds qui ont doublé en 2021, les greentech jouent un rôle croissant au sein de la French Tech. La promotion 2022 du French Tech Next 40/120 en compte une vingtaine, dont deux licornes de l’économie circulaire, Vestiaire Collective et Backmarket. Partout en France, cet écosystème s’appuie sur une trentaine d’incubateurs spécialisés et sur un réseau d’acteurs associatifs tel que Cleantech Open France. Ces dernières années, le gouvernement a mis en place une politique ambitieuse pour développer la French Tech. Le plan France 2030 allouera la moitié de ses 30 milliards d’euros aux enjeux de transition écologique (recyclage des plastiques, décarbonation de l’industrie, développement de l’agro-écologie) et l’autre aux acteurs émergents. Les greentech en seront donc d’importants bénéficiaires. Au sein de la Mission French Tech, le programme French Tech – Green20 permet à 20 start-up de bénéficier d’un point d’entrée unique pour entrer en relation avec un réseau de 60 partenaires publics.
Quel rôle joue le numérique dans la transition écologique française et comment réduire son impact environnemental ?
Construire une industrie décarbonée, imaginer de nouvelles manières de se déplacer ou de se nourrir sont autant de défis essentiels, insolubles sans investir massivement dans l’innovation. Télétravail, outils de rationalisation des flux logistiques ou encore innovations au service d’une agriculture durable… Le numérique constitue un formidable levier de rationalisation de nos déplacements, de notre production ou de notre consommation. Aujourd’hui, le numérique est responsable de 2,5% de l’empreinte carbone française. Le gouvernement est engagé pour la réduire, par exemple grâce aux mesures mises en place avec Barbara Pompili concernant la production et le renouvellement des équipements : promotion du reconditionné, lutte contre l’obsolescence programmée, etc. En parallèle, le gouvernement soutient le développement de solutions numériques sobres pour qu’elles deviennent l’un des principaux moteurs de la transition écologique.
Quelles sont les forces et faiblesses des greentech françaises et comment l’État peut-il pérenniser cette filière en France ?
L’association des acteurs du secteur à la dynamique French Tech fait de la France l’une des principales terres d’innovation en matière de transition écologique. Partout des greentech émergent et créent de l’emploi, à l’instar de BeFc, une entreprise grenobloise du French Tech – Green20 et sa technologie unique de pile sans lithium et non polluante, qui se développe aujourd’hui à l’international. Ou Verkor, qui va créer 2 000 emplois directs et 5 000 indirects dans les Hauts-de-France où il prévoit d’installer sa nouvelle usine. Depuis 2017, le gouvernement mise sur les acteurs innovants pour renforcer la résilience et la compétitivité de l’économie française. Avec le French Tech Visa pour attirer les meilleurs talents étrangers, le dispositif Tibi pour accéder aux financements late stage ou encore les programmes d’accompagnement de la Mission French Tech, la France rivalise aujourd’hui avec les meilleurs écosystèmes tech. Les entrepreneurs français n’ont plus besoin de créer leur société aux États-Unis pour croître à l’international ; on assiste au contraire à un mouvement de retour d’entrepreneurs emblématiques en France. La French Tech compte désormais 26 licornes, contre 3 en 2017. Cette accélération en cours dans l’écosystème tech français accompagnera la croissance des greentech.