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« L’ennemi de la fabrique de la ville, c’est d’abord la copropriété »

#Urbanisme 05/04/2022
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    • Interview
Urbanisme : penser la ville en 2050
Stephan de Faÿ, directeur général de Grand Paris Aménagement

 

La projection en 2050 a-t-elle du sens pour l’aménageur urbain que vous êtes ?

Le temps de l’aménageur se situe plutôt en moyenne à une échelle de quinze ans. Ajoutez à cela les alternances politiques, les recours, on dérape vite à vingt ou vingt-cinq ans. Pour exemple, nous achevons en ce moment des opérations lancées en 1986 et avons sur la table le chantier des Ardoines à Vitry-sur-Seine (300 hectares de friche industrielle), dont les dernières livraisons sont prévues pour 2036-2040. Quand on sait que la durée de vie d’un bâtiment est de 30 à 40 ans, la ville de 2050 est soit déjà construite, soit en train de se construire. 

Vous étiez précédemment à la tête de Bordeaux Euratlantique. Quelle différence avec le Grand Paris ?

La question des grands équilibres entre centralités aux identités propres, si essentielle soit-elle, est sans doute le sujet le plus difficile à construire et personne ne peut s’y atteler seul.

On doit désormais construire
la ville sur la ville.

Or la métropole parisienne, par ses dimensions, son organisation et peut-être du fait de son « statut » dans le paysage national, se caractérise par des relations infiniment plus complexes entre les collectivités. Ce qui se traduit sans doute par une moindre cohésion. 

Comment se fabrique aujourd’hui la ville de demain ?

Avant – pour schématiser – on repérait sur une carte les zones constructibles et on construisait. Les villes de Marne-la-Vallée, de Cergy-Pontoise, de Villeneuve d’Ascq sont sorties de terre ainsi. La pression sur le foncier fait que l’on doit désormais construire la ville sur la ville, en se mettant au diapason des réalités du territoire : carences, besoins, qualités intrinsèques. 

Construire la ville sur la ville, est-ce nécessairement construire une ville verticale ?

Les tours ne génèrent pas de la densité, mais de la hauteur. Elles ne sont pas seulement des effets d’architecture. Elles génèrent des modes de vie particuliers, qui ne correspondent pas forcément à nos cultures. La hauteur a une fonction symbolique (autorité ou sécurité pour les beffrois, spiritualité pour les églises). Elle ne doit pas être un motif de remplissage, un artifice pour mettre plus de choses au même endroit, ni un outil de rentabilisation du foncier. La raréfaction des emprises liée à la loi sur l’artificialisation des sols ne doit pas être un prétexte à la réinvention des grands ensembles.

La réponse est alors dans le multi-usage ? 

On ne peut plus penser la ville comme on l’a fait ces cinquante dernières années, dans une logique d’hyperspécialisation. Quand le foncier se fait rare, peut-on se satisfaire du fait que les écoles ne fonctionnent que 13% d’une année ? Mais construire la ville sur la ville suppose que l’on revoie certaines dispositions. La première fonction d’un permis de construire, c’est l’affectation rigide d’un usage. Dès lors que l’on raisonne en pluri-usages, on sort de la loi, c’est absurde. L’ennemi absolu de la fabrique de la ville de 2050, c’est tout ce qui fige les usages, et en premier lieu la copropriété. La France est un pays de propriétaires. C’est une hérésie économique notamment quand il s’agit de basculer dans un modèle dicté par les usages. Personne ne s’empare réellement de la question de la propriété d’un bien désormais rare comme le sol. La ville de demain renvoie d’abord à des choix politiques.

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