Au-delà des déchets du combustible : ce que contient la poubelle nucléaire des Français
Les déchets radioactifs ne sont pas l’apanage des centrales de production d’énergie. Si, d’après l’inventaire de 2018, celles-ci étaient responsables de près des deux-tiers (59,6%) du volume de déchets, la France compte 1 200 autres producteurs dans les secteurs de la recherche (27,3%), de la médecine (0,7%), de la défense nationale (9%) et de l’industrie non électronucléaire (3,4%).
La France compte
1 200 producteurs
de déchets radioactifs.
Ces déchets sont très variés : vêtements de protection, outils, plastiques, solvants, liquides de scintillation, pièces usagées, matériel de stérilisation, paratonnerres, détecteurs de fumées… S’y ajoutent des objets luminescents anciens conservés par les particuliers et qui surgissent dans les brocantes : fontaines au radium, horloges aux aiguilles radioactives, etc. Enfin, l’assainissement d’anciens sites industriels pollués par la radioactivité génère des boues, des terres et des gravats contaminés qui doivent être manipulés avec précaution. Les déchets dont la durée de rayonnement est inférieure à cent jours sont stockés par les producteurs dans un local spécifique jusqu’à disparition de leur radioactivité, puis ils intègrent les filières classiques d’élimination. Les autres sont emballés sous forme de « colis » selon des règles strictes définies par l’Andra, qui les collecte directement sur leur lieu de production, à raison de 3 000 colis par an, et les achemine vers le Cires. Ils sont ensuite triés et traités par incinération, stockage ou enfouissement, selon leur nature, le niveau de leur radioactivité et leur durée de vie.