La France obtient que le nucléaire intègre la taxonomie verte
Lancée par la Commission européenne en 2018, la « taxonomie verte » pour les activités économiques repose initialement sur un principe simple : définir un seuil d’émissions de CO2 en-deçà duquel une activité ou entreprise sera considérée comme « verte ». Autrement dit, contribuant à l’évolution positive du climat ou « atténuant » le réchauffement climatique. L’objectif : favoriser les investissements bénéfiques à la planète au détriment de ceux qui lui sont nocifs. Outre les aides européennes qui pourraient être réservées aux activités entrant dans le cadre de cette taxonomie, ce « label » doit permettre de faciliter l’accès aux financements en attirant plus d’investisseurs et à de meilleurs taux. Une perspective particulièrement précieuse pour abaisser le coût du capital qui, dans le nucléaire, représente 50% du coût total. La France plaide depuis de longs mois pour que cette énergie intègre la taxonomie verte. Le 31 décembre 2021, dans une proposition d’acte délégué complémentaire, la Commission européenne l’a inclus – de même que le gaz – dans la catégorie des activités « de transition », pour lesquelles il n’existe pas d’alternative bas carbone, mais dont les émissions correspondent aux meilleures performances du secteur et qui s’inscrivent dans une trajectoire de décarbonation. Les centrales concernées doivent obtenir un permis de construire avant 2045, et pour les réacteurs existants, leur prolongation doit être lancée avant 2040. Des plans en matière de traitement des déchets et de démantèlement doivent aussi être prévus.
Après l’adoption du nouvel acte délégué courant janvier, les eurodéputés et le Conseil disposeront de quatre mois pour accepter ou rejeter le texte.