Grand Est : Cigéo verra-t-il le jour ?
Depuis vingt-cinq ans, l’Andra étudie la possibilité d’enfouir en profondeur des déchets radioactifs de moyenne et haute activité à vie longue dans un futur Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), à Bure, dans la Meuse. Cigéo est conçu pour être réversible pendant au moins cent ans : les déchets enfouis doivent pouvoir être récupérés au cas où de meilleures solutions seraient mises au point pour les traiter. Le principe de l’enfouissement profond est autorisé par une loi de 2006. Mais Cigéo, dont le coût de l’opération oscille entre 15 et 36 Mds €, suscite de multiples controverses sur les volumes qui seront reçus et sur l’imperméabilité incertaine du site pendant une durée de 100 000 ans. La population locale et les associations de protection de l’environnement redoutent une contamination radioactive des eaux et des sols. En août 2020, l’Andra a déposé une demande de reconnaissance d’utilité publique assortie d’une étude d’impact globale, pour une autorisation de mise en service en 2035. L’Autorité environnementale (AE) a regretté que ce document ne prenne pas suffisamment en compte les enjeux environnementaux. L’Andra devrait déposer courant 2022 un dossier de demande d’autorisation de création de Cigéo, qui enclenchera une instruction de plusieurs années par l’Autorité de sûreté nucléaire. L’Andra espère voir l’utilité publique de Cigéo reconnue en 2022 pour lancer les travaux préliminaires. Et si l’autorisation de création est accordée, le véritable chantier pourrait démarrer. Mais ce calendrier est tout sauf certain : les opposants appellent au gel de la procédure tant que l’Andra n’aura pas répondu aux incertitudes pointées par l’AE.