Pour ou contre ? Un débat qui ne s’arrête jamais
Face aux organisations anti-nucléaires historiques, plusieurs mouvements de défense de l’énergie nucléaire à la française sont apparus ces cinq dernières années.
Le grand réveil des pro-nucléaires
Voix du nucléaire
Lancée en 2018 par Myrto Tripathi, une ancienne cadre d’Areva, cette association citoyenne « sympathise avec l’objectif d’un développement harmonieux » de la filière nucléaire en France et dans le monde, et soutient l’idée que le nucléaire est essentiel à la lutte contre le réchauffement climatique. Son mode d’action pour gagner les Français à sa cause : des Nuclear prides, événements « populaires et festifs » à la gloire de l’atome, ainsi qu’un happening sous les fenêtres de Greenpeace, en juin 2020.
Patrimoine nucléaire et climat
Cette toute jeune association, créée en 2020, réunit de vénérables personnalités politiques et scientifiques de tous bords, dont Jean-Pierre Chevènement, Hubert Védrine et Étienne Klein, tous favorables à l’atome, pour peser dans le débat public. Son credo : à l’heure du réchauffement climatique, la France doit plus que jamais investir dans son patrimoine nucléaire. En juillet 2020, elle envisageait de porter plainte contre l’État pour « entrave à la lutte contre le réchauffement climatique ».
Cérémé
« L’énergie de la raison » : c’est le slogan du Cercle d’étude réalités écologiques et mix énergétique, fondé en mai 2020 par Xavier Moreno. Cet ancien cadre de grands groupes industriels défend l’idée que le nucléaire permettra d’atteindre les objectifs climatiques à moindre coût pour les consommateurs et pour l’environnement, tout en préservant l’indépendance énergétique de la France. En décembre 2021, il a interpellé le vice-président de la Commission européenne à propos du coût du nucléaire opposé à celui des énergies renouvelables.
Des anti-nucléaires aguerris par des décennies de militantisme
NégaWatt
Cette association fondée en 2001 veut encourager la pratique négaWatt dans la société française, c’est-à-dire une démarche fondée sur la sobriété, l’efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables. Elle publie régulièrement des scénarios dans lesquels elle détaille une transition énergétique sans nucléaire et quasiment sans énergies fossiles à l’horizon 2050. Le dernier, sorti en octobre 2021, contient un volet consacré aux évolutions possibles de consommation et de production de matériaux (acier, béton, cuivre, plastiques, lithium…).
Greenpeace
Le nucléaire est la raison d’être de Greenpeace, né en 1971 pour s’opposer aux essais nucléaires américains en Alaska. Depuis, son opposition s’est étendue au nucléaire civil. Greenpeace est adepte des coups d’éclat : occupations de centrales nucléaires, obstruction de trains de déchets, opposition aux centres d’enfouissement, etc. L’organisation soutient les énergies renouvelables et conteste l’idée selon laquelle l’énergie nucléaire est un « mal nécessaire » face à l’urgence climatique.
Réseau Sortir du nucléaire
Il fédère depuis 1997 des associations françaises antinucléaires composées de militants bénévoles et a été agréé pour la protection de l’environnement en 2005. Il exerce une vigilance renforcée sur le fonctionnement des centrales et s’oppose à la création de Cigéo. Début 2020, il porte plainte devant le Jury de déontologie publicitaire pour dénoncer la campagne publicitaire d’Orano. En janvier 2022, il condamne l’inclusion du nucléaire et du gaz dans la taxonomie verte européenne.