ITER a reçu son premier aimant
Produire de l’électricité à partir de la fusion nucléaire, en assemblant des atomes pour en créer de plus lourds, c’est un rêve technologique qui remonte aux années 60. Il prend forme dans le projet ITER, un programme de recherche soutenu par 35 pays et lancé il y a quinze ans. Ce réacteur thermonucléaire expérimental est en cours d’assemblage sur le site de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône.
En octobre 2021, ITER a reçu une pièce essentielle à son fonctionnement : la première partie d’un gigantesque aimant supraconducteur, appelé « Central Solenoid ». Pesant 1 000 tonnes et haut comme un immeuble de sept étages, cet aimant fabriqué par l’entreprise californienne General Atomics est annoncé comme le plus puissant au monde. Il est le premier de six modules qui doivent équiper le réacteur en 2024.
Central Solenoid sera placé au cœur du réacteur à fusion, une chambre magnétique en forme d’anneau où la température pourra atteindre 150 millions de degrés, dix fois celle du soleil. À cette température, les atomes d’hydrogène entreront en collision et fusionneront pour produire des atomes d’hélium plus lourds, en dégageant une énergie colossale, comme au cœur du soleil. Ce plasma sera confiné dans l’enceinte grâce au champ magnétique créé par les aimants, pour qu’il n’entre pas en contact avec les parois.
Malgré les retards, les dépassements de budget et l’issue encore incertaine, les promoteurs d’ITER restent confiants sur sa capacité à produire son premier plasma d’ici 2025 et atteindre sa pleine puissance en 2035.