Questions à… Valérie Fourneyron, ex-ministre des Sports (2012-2014), administrateur Matmut
Quels sont les enjeux globaux du sport-santé ?
Il est urgent de mettre le sport-santé au cœur des politiques de santé publique. D’après l’OMS, le manque d’activité physique entraîne, chaque année, 3,2 millions de décès. La sédentarité a considérablement augmenté, avec la tertiarisation des métiers. Cette simple explosion de la sédentarité est un facteur de mortalité précoce.
Le changement ne doit-il pas aussi être culturel ?
Sans doute. Les médecins ont encore trop tendance à attendre que les gens soient malades, car nous restons malgré tout dans une culture du médicament. Malgré la reconnaissance de la place de l’activité physique dans le parcours de soins, beaucoup de patients sont encore dans la logique suivante : « Si le médecin ne m’a pas prescrit des pilules, il n’est pas bon ».
Le terme « sport » peut faire peur à un certain nombre…
On peut faire de l’activité physique sans faire de sport. À l’inverse, on peut être un sportif de week-end, et être un sujet à risque si on est sédentaire tout au long de la semaine. L’activité physique, très bénéfique pour la santé, ce sont des petites choses du quotidien : prendre les escaliers, faire une partie du trajet domicile-travail à pied, jardiner, bricoler… Le terme de « sport » peut effrayer, a fortiori chez des sujets qui n’en ont presque jamais pratiqué, ou qui subissent des traitements lourds. La bonne façon de les encourager passe par des termes appropriés et un accompagnement adapté. La notion commence à être médiatisée, à travers le collectif « Pour une France en forme ». Avec le cardiologue François Carré, le chirurgien Gérard Saillant, les médecins Martine Duclos (Onaps, observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité) et Alexandre Feltz (Ville de Strasbourg), nous sommes les pèlerins de la cause, les passionnés du sport-santé !
Comment lutter contre l’obésité chez les enfants et adolescents ?
Les 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école, mises en place par le gouvernement, me semblent indispensables. Je rappelle qu’il existe un lien direct entre perte de capacités physiques et perte de capacités cognitives.