Questions à… Benjamin Carlier, directeur associé chez Olbia Conseil (Paris), spécialiste du sport et de l’innovation
Les jeux vidéo comme outils de sport-santé : une contradiction ?
Les jeux vidéo évoquent, de prime abord, la sédentarité. Mais ils font aussi travailler la logique et la mémoire. Ce qui est dramatique, ce ne sont pas les jeux vidéo, mais l’excès d’usage. Par ailleurs, un certain nombre de jeux vidéo sont liés à une pratique physique. Le corps interagit directement, car il y a des capteurs dans la manette, une capture vidéo au niveau de l’écran, ou d’autres objets sur le corps. Cette hybridation du sport dans le jeu vidéo se développe. Des challenges consistent à bouger pour être performant dans tel ou tel jeu.
Les applications ciblent-elles surtout les seniors ?
En grande partie, oui. Le programme « Silver Geek » organise des compétitions de e-sport pour les seniors. Je connais même des champions de bowling sur la Nintendo Wii ! Des mouvements du bras sont requis, ainsi qu’une faculté de concentration. Ces innovations ont le mérite de sortir les seniors de leur sédentarité. L’autre vertu, c’est le travail sur la mémoire et les réflexes, pour faire reculer l’apparition, ou la progression, de la maladie d’Alzheimer.
Les jeux vidéo peuvent-ils être bénéfiques pour les enfants ?
Les nouvelles générations sont très digitales. Leur environnement évolue très vite, avec le développement de la réalité augmentée et virtuelle. Des salles de jeux innovantes, comme SportBreak à Baillargues (Hérault), mélangent de plus en plus l’activité physique et le jeu vidéo, avec des casques de réalité virtuelle, à travers lesquels nos propres déplacements dans l’espace vont agir sur les déplacements dans le jeu vidéo. Cette évolution concerne aussi les adultes. Par exemple, les home trainers Swift, dédiés aux vélos d’appartements, proposent au sportif des challenges et des concurrents. Dans ce cas, ce n’est pas le jeu vidéo qui fait pratiquer le sport, mais la pratique sportive qui est prolongée par une application.