Maisons sport-santé : un outil de santé publique pour promouvoir l’activité physique adaptée
Découvrir, ou renouer avec, la pratique d’une activité physique et sportive adaptée (APA), pour se donner plus de chances de rester en bonne santé tout au long de sa vie. C’est la vocation des Maisons sport-santé (MSS), au nombre de 285 après deux appels à projets. « Le 3e appel à projets a attiré 268 candidatures. Les résultats seront divulgués en fin d’année. On aura alors une couverture complète des territoires métropolitains et ultramarins, à l’exception de Saint-Pierre-et-Miquelon », détaille Christèle Gautier, cheffe du bureau de l’élaboration des politiques publiques du sport (ministère des Sports).
La prévention par le sport,
vertu pour les patients…
et les finances publiques.
Bientôt au nombre de 500, les MSS s’adressent essentiellement à des personnes fragilisées par l’âge ou la maladie, et éloignées de l’activité physique. « Une étude de l’Inserm de 2019 valide les bénéfices d’une APA pour des personnes souffrant de maladies chroniques et d’affections longue durée. Ne pas leur prescrire une APA est considéré comme une perte de chance en termes de qualité de vie, complète-t-elle. Pour les patients en post-cancer, pratiquer une activité physique régulière réduit de façon significative les risques de rechute. »
Un pont entre professionnels de santé, bénéficiaires et offreurs de solutions
Autre priorité, le maintien de la locomotion pour les seniors, « en les sortant de la routine de la chaise longue : 37% des seniors de plus de 65 ans n’atteignent pas le niveau d’activité physique recommandé par l’OMS », illustre-t-elle. Les pertes d’autonomie apparaissent « plus tôt qu’aux générations précédentes », alors que les projections démographiques donnent le tournis en matière de coûts induits pour les finances publiques. En 2040, un Français sur quatre sera âgé de 65 ans et plus, « dont 700 000 en perte d’autonomie sévère. Cette situation n’est pas inéluctable. La perte d’autonomie peut être retardée. Les personnes sont maîtres de leurs choix, mais il faut leur faire comprendre les enjeux. » Qui sont aussi collectifs : « On sait, de façon scientifique, que le financement de l’activité physique adaptée est moins coûteux que de ne pas accompagner les individus en prévention secondaire et tertiaire », souligne Christèle Gautier. Il s’agit donc d’entrer dans une logique préventive, pour sortir de la coûteuse dépendance aux traitements médicamenteux. Les MSS n’oublient pas les jeunes, qui ont désappris, depuis 20 ans, la marche, « alors que cela reste la première des activités physiques pour la population mondiale ».
Agissant comme un sas d’information, les MSS établissent un pont entre les professionnels de santé, les bénéficiaires et les entités offrant des solutions d’accompagnement. « Les personnes qui avancent en âge et veulent être accompagnées ne se sentent pas légitimes pour se rendre dans un club sportif. Elles savent désormais où aller pour entamer une démarche. » La MSS établit un bilan, puis peut prendre en charge ou orienter. D’après Christèle Gautier, « cet outil manquait vraiment, car le cocktail est explosif, entre sédentarisation accrue, mauvaise alimentation et vieillissement de la population ».