Le vélo, un outil de sport-santé en plein essor en France
Dans une filière sport et loisirs impactée par la crise sanitaire, le marché du cycle tire son épingle du jeu, grâce à l’explosion des ventes des vélos à assistance électrique, et aux dispositifs d’aide de l’État et des collectivités.
Le marché du vélo rayonne ! Rien qu’en France, son chiffre d’affaires a atteint plus de 3 milliards d’euros en 2020. Selon l’Union sport et cycle, principale fédération professionnelle du secteur, le marché du cycle a enregistré en France une progression de25% en 2020, atteignant un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards d’euros, un record. Le poids de la filière vélo a plus que doublé depuis 2012. Une belle performance que n’a pas contrarié la crise sanitaire. Bien au contraire : elle a incité de plus en plus de Français à se déplacer à vélo dans leur quotidien.
La succession de confinements a donc accéléré une tendance de fond qui était déjà visible dans les milieux urbains. « Nous avons assisté en dix ans à un développement important de la pratique dans le centre des grandes villes de France, notamment à Paris, Lyon, Strasbourg, Grenoble, Bordeaux, Nantes », observait en avril 2020 l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, dans une étude sur l’impact économique et le potentiel de développement des usages du vélo en France. Même si l’Insee vient tempérer cette impression visuelle : à l’échelle nationale, seulement 2% des déplacements domicile-travail sont effectués à vélo, contre 74% en voiture. Strasbourg et Grenoble sont citées par l’Insee comme les deux villes dont les habitants utilisent le plus le vélo pour les déplacements domicile-travail.
Pour Denis Briscadieu, le président fondateur du groupe Cyclelab, basé à L’Isle-Jourdain (Gers), et président de Vélo Vallée Occitanie, le premier cluster français axé sur le vélo, le vélo est un excellent outil de sport-santé. À l’heure où l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prône une activité physique d’endurance d’intensité modérée d’au moins 150 minutes par semaine, sa pratique quotidienne peut suffire à satisfaire cette préconisation. D’autre part, son usage est facilité par la densification du réseau des pistes cyclables. Mais des questions restent souvent à traiter : la création de parkings à vélo sécurisés et éclairés dans les copropriétés pour les habitants qui ne disposent pas de garage ou de cellier, la continuité des pistes cyclables et leur signalétique (uniformité de revêtement, indication des destinations et des temps de parcours…), des espaces de stationnement dans les zones stratégiques comme les gares.
Côté communication, la Métropole de Montpellier a lancé en 2021 une campagne qui met en scène des habitants de la ville. La collectivité, qui ambitionne de faire passer la part modale du vélo de 3% à 10% d’ici à 2026, y promeut les bienfaits des déplacements à vélo au travers de slogans évocateurs : le vélo, c’est « mon anti-stress », « ma santé », « ma liberté », « mon épargne », « ma ponctualité ».
En parallèle, elle incite les habitants de son territoire à franchir le pas, via une aide universelle pour l’acquisition d’un vélo à assistance électrique (VAE), qui s’ajoute à celles instaurées par l’État et d’autres collectivités territoriales. Une subvention d’un montant de 500 euros maximum, sans condition de ressource, est versée à tous les habitants de la Métropole de plus de 18 ans qui font l’acquisition d’un vélo à assistance électrique neuf.
Ces politiques volontaristes de soutien contribuent à booster le marché français du cycle. Ainsi, l’an dernier, 2 685 millions de vélos neufs ont été vendus en France, dont 514 672 VAE.
Le vélo, une alternative crédible à la voiture individuelle sur les trajets du quotidien. « Le VAE permet d’envisager de ne plus prendre la voiture pour faire les trajets domicile-travail », rappelle Denis Briscadieu. Certains automobilistes l’ont bien compris : en 2020, les ventes de VAE ont augmenté de 29% en volume, pour représenter 19% du marché total, par rapport à 2019.