« Il y a urgence à remettre les enfants et les Français en mouvement »
30 mn d’activité par jour à l’école : quelles sont les avancées concrètes sur cette annonce ?
Le programme 30 minutes d’activité quotidienne à l’école s’inscrit en complément d’autres initiatives qui vont se généraliser dans toutes les écoles d’ici 2024. En un an, nous avons déjà fait des progrès en déployant deux savoirs sportifs fondamentaux : l’Aisance aquatique dès la maternelle et le Savoir rouler à vélo en primaire. 50 000 enfants ont déjà bénéficié du programme Aisance aquatique et nous souhaitons atteindre la cible de 400 000 enfants en 2024.
Plusieurs initiatives vont
se généraliser dans toutes
les écoles d’ici 2024.
Concernant le Savoir rouler à vélo, nous visons les 200 000 attestations avant la fin 2022. Nous agissons aussi pour rapprocher le monde sportif associatif du monde scolaire dans le cadre du programme « 1 club, 1 école » pour permettre à des éducateurs sportifs de venir en soutien des professeurs des écoles. Il y a urgence, surtout post crise sanitaire à remettre nos enfants mais aussi tous les Français en mouvement.
Comment utiliser Paris 2024 pour mettre les Français, et pas seulement les écoliers, en mouvement ?
Vous avez raison, il n’y a pas que l’école où il faut agir. Nous avons créé le Pass’Sport, une allocation de rentrée sportive de 50 euros par enfant pour faciliter l’inscription des moins de 18 ans en club. Cette aide est ouverte à 5,4 millions d’enfants : ceux qui bénéficient de l’allocation de rentrée scolaire, de l’allocation enfant handicapé ou de l’allocation adulte handicapé (16-18 ans). Nous avons également lancé une grande campagne de communication pour inciter les Français à se (re)mettre au sport. Cette campagne est inédite par son ampleur et le fait qu’elle est signée du gouvernement. C’est un signal très fort de santé publique.
Quelle politique en matière de sport en entreprise ?
Au-delà des bienfaits pour la santé et le bien-être des salariés, toutes les études montrent que proposer des activités physiques et sportives au travail a des conséquences vertueuses sur la productivité et la lutte contre l’absentéisme. Nous avons déjà levé un frein majeur en exonérant dès cette année de charges sociales les prestations sportives (accès à une salle de sport, sessions avec un éducateur) qu’un employeur propose à ses salariés. Nous voulons aller plus loin et inciter les entreprises à s’engager dans cette voie. Nous venons de réaliser un guide complet et concret avec l’AFNOR pour les accompagner.
À quel rythme se déploient les Maisons sport-santé ?
Nous renforçons ce réseau des Maisons sport-santé, qui sont des sas de reprise de la pratique sportive pour des personnes éloignées du sport ou en parcours de soin. Ces maisons, soutenues financièrement par mon ministère, connaissent un grand succès. Nous en avons déjà reconnu 288 et 150 nouvelles structures obtiendront cette labellisation d’ici la fin de l’année.
Comment faire pour que les médecins prescrivent davantage le sport-santé ?
Un de nos chantiers est d’élargir la liste des professionnels de santé autorisés à prescrire de l’activité physique adaptée, mais aussi d’élargir la liste des pathologies qui donnent droit à cette prescription. Cette disposition figure dans la proposition de loi Sport qui a été adoptée à l’Assemblée nationale et sera discutée au Sénat en fin d’année. Mais tout n’est pas du registre de la loi. C’est aussi un travail de conviction à mener en fédérant toutes les énergies. Je viens de signer une convention avec l’ordre des médecins pour avancer de concert sur cette voie, reconnaître le sport comme un pilier du parcours de santé tout au long de la vie et plus seulement du parcours de soin. Nous avons supprimé l’obligation de produire un certificat de non contre-indication à la pratique sportive pour les mineurs dans les associations sportives depuis cette rentrée. C’est une bascule majeure : on part désormais du postulat que le sport est bon pour tous les enfants.