Questions à… Cédric Bourillet, directeur général de la prévention des risques au ministère de la Transition écologique et solidaire
Quel est le rôle de la Direction générale de la prévention des risques ?
Nous avons pour mission d’identifier et d’évaluer l’ensemble des risques pour mener les politiques de prévention adaptées, en lien avec les services déconcentrés de d’État et tous les autres acteurs, ce, sur le champ des aléas naturels, technologiques et sanitaires. Outre sa grande vertu en termes de partage d’information, de compréhension et d’amélioration des outils et de priorisation des actions, cette transversalité nous permet de prendre toute la mesure de la dimension croisée de certains risques et des phénomènes de suraccident qu’ils peuvent entraîner.
Les risques sont-ils en train d’évoluer ?
La France, tout particulièrement dans ses territoires ultramarins, est assez exposée aux risques naturels. Le dérèglement climatique est en train de changer la donne en matière. La montée du niveau des mers par exemple va se traduire par une amplification et une extension des phénomènes de submersion marine. De nouveaux risques vont émerger, fonte de glaciers en montagne, ou éclatement de poches d’eau retenues dans les glaciers et susceptibles de provoquer des brusques coulées d’eau locales. Nous devons anticiper tout cela, en intelligence avec les collectivités.
Et du côté des risques technologiques ?
Il y a en France un niveau de sécurité assez bon. Les drames comme AZF ou l’accident de Lubrizol et Normandie Logistique nous rappellent bien sûr qu’il faut encore progresser dans le domaine. Suite à ce dernier accident, par exemple, les industriels stockant des quantités importantes de substances dangereuses sont désormais tenus de programmer fréquemment des exercices de sécurité et de recenser bâtiment par bâtiment les produits stockés et les substances susceptibles d’être émises en cas d’incendie. Le gouvernement a par ailleurs décidé l’affectation de renforts dans les rangs des inspecteurs des installations classées, notamment pour le suivi des sites Seveso. 30 renforts ont été actés pour 2021.