Méditerranée • Collaboration internationale autour de la Grande Bleue
L’Accord européen et méditerranéen sur les risques majeurs (EUR-OPA) fait figure de pionnier en matière de coopération internationale pour la prévention des catastrophes.
Incendies dévastateurs et meurtriers en Grèce, en Turquie, en Algérie… L’été 2021 aura livré à lui seul une photographie frappante des effets du réchauffement climatiques autour de la Grande Bleue. Historiquement marqué par une anthropisation et une urbanisation continues, le pourtour méditerranéen serait-il particulièrement exposé aux catastrophes majeures, naturelles ou climatiques ? La configuration stratégique de la région, au croisement de trois continents et au cœur d’échanges commerciaux et culturels mondiaux, en fait en tout cas un sujet prioritaire d’attention de la puissance publique internationale.
Nourrir les échanges pluridisciplinaires
entre États du sud de l’Europe et de la Méditerranée.
Et ce, de longue date. Dès 1987, un Accord européen et méditerranéen sur les risques majeurs (EUR-OPA) était créé par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe, avec pour objectif de nourrir les échanges pluridisciplinaires entre États du sud de l’Europe et de la Méditerranée en matière de prévention, de protection et d’organisation des secours en cas de catastrophes naturelles et technologiques majeures. Pionnier en matière de coopération internationale sur le champ de la prévention des risques, EUR-OPA a d’emblée intégré dans ses missions et statuts la dimension systémique des risques, en optant pour une approche collaborative, à la fois verticale (entre paliers de responsabilité) et horizontale (entre États à l’échelle d’une même zone géographique).
27 centres de recherche
S’appuyant sur des mécanismes intergouvernementaux tels que le Conseil de l’Europe, l’alliance compte vingt-quatre États membres : Albanie, Arménie, Azerbaïdjan, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, Géorgie, Grèce, Luxembourg, Malte, République de Moldavie, Monaco, Macédoine du Nord, Portugal, Roumanie, Russie, Saint-Marin, Serbie, République Slovaque, Ukraine, Liban et Maroc. Le calendrier de l’organisation est construit autour de réunions plénières et thématiques visant à concevoir et développer de nouvelles méthodologies et outils de gestion des risques et à promouvoir une culture accrue du risque au sein de la population des États membres. Pour conserver à son action un ancrage dans les territoires, EUR-OPA a constitué un réseau de 27 centres spécialisés dans le risque sismique (centres de Bruyères le Châtel, Skopje, Walferdange, Rabat), l’éducation aux risques (centres de Biskra, Nicosie, Sofia, Ankara, Erevan), ou encore l’impact des risques sur le patrimoine culturel (centres d’Athènes, Ravello, Lisbonne).
Mécénat universitaire
Parmi les réalisations à l’actif d’EUR-OPA : une cartographie des zones exposées aux glissements de terrain à l’échelle de l’Europe, un système d’alerte européen basé sur un réseau de 48 sismomètres, un site internet multilingue (https://besafenet.net) visant à informer les établissements scolaires sur les risques, les outils de sensibilisation et la préparation à ces risques, ou encore une étude comparative des législations en matière de gestion des risques majeurs. Parallèlement, l’Accord encourage les universités à développer des enseignements spécifiques sur les sciences du risque, en soutenant plusieurs programmes, comme le Master européen en Médecine des catastrophes de Saint-Marin, la spécialité “Science du risque” du Master “Environnement risque” de l’université de Montpellier en partenariat avec l’École des Mines d’Alès, ou encore le Mastère spécialisé en Gestion des risques sur les territoires – Cindynique urbaine appliquée de l’EISTI de Cergy Pontoise.