Alpes-Maritimes • Une agence tous risques à Nice
Pour mutualiser la gestion des risques auprès de ses 49 communes, la Métropole Nice Côte d’Azur a créé en 2020 une structure transversale.
C’est une entité unique en France. Créée en mai 2020, l’Agence de sécurité sanitaire environnementale et de gestion des risques de la Métropole Nice Côte d’Azur a pour mission de coordonner, conseiller et apporter une expertise stratégique au niveau en cas de crise sanitaire, environnementale ou sécuritaire. « Nous avons identifié 42 risques et classifié plusieurs centaines d’indicateurs. Face à des événements de plus en plus systémiques, avec des conséquences en chaîne, il fallait bâtir une solution transversale et agile, adaptée aux nouveaux besoins de protection des populations de l’ensemble de la Métropole et de ses 49 communes, qui agisse autant sur la prévention que sur la gestion de crise et les études prospectives », explique Véronique Borré, directrice de l’agence.
Réserve d’agents volontaires
La structure, qui emploie directement moins de dix personnes, s’appuie sur tous les services de la ville et de la métropole. Une première équipe opérationnelle pilote la gestion de crise et mène des études rétrospectives sur les réponses apportées afin d’affiner les scénarios futurs.
En période de crise,
nous pouvons faire appel
aux 14 000 agents
de la métropole.
Une autre équipe, composée d’experts et d’un collège d’élus, nourrit les études prospectives sur les champs de l’environnement et de la santé, du climat, des risques sismiques, de la qualité de l’air… « En période de crise, nous pouvons faire appel aux 14 000 agents de la métropole ainsi qu’à la réserve communale de sécurité civile. Nous travaillons à la mise en place d’une réserve d’agents volontaires, sur la base d’un crédit d’heures dédié aux questions d’intérêt général. Le cas échéant, l’agence peut également en appeler à l’aide de citoyens bénévoles soucieux d’agir pour la collectivité », précise Véronique Borré. L’agence n’a pas eu à attendre pour faire ses premières armes. Face à l’épidémie de Covid, elle a mis en place un système de surveillance des eaux usées sur 16 communes de la métropole, créé une plateforme de colis alimentaires pour les personnes impactées par le confinement, géré la distribution de tests antigéniques pour les étudiants, les entreprises et les personnes transitant à l’aéroport de Nice, coordonné les centres et équipes mobiles de dépistage via les tests RT-PC, puis la campagne de vaccination.
Une base logistique centrale pour gérer les dommagesde la tempête Alex
En octobre 2020, c’est la tempête Alex qui met à son tour l’agence niçoise à l’épreuve. Il faut organiser l’accueil, le transport et l’hébergement des personnes touchées par le débordement des cours d’eau, mettre en place les soutiens psychologique et juridique, lancer la recherche de solutions pérennes de logement… Une base logistique centrale, installée au Palais Nikaïa, gère la réception des dons des associations et des particuliers, l’organisation du stock, la programmation des flux, la mobilisation des chauffeurs de camions, le transport des biens et des marchandises jusqu’aux mairies des communes sinistrées des vallées de la Vésubie et de la Roya. « Nous avons également lancé une étude sur les risques hydrauliques et fonciers de la Métropole afin d’arrêter des recommandations permettant de réduire l’impact de futures crues sur la population », note Véronique Borré.La cité dirigée par Christian Estrosi, qui s’est souvent illustrée sur le terrain sécuritaire, a été labellisée en 2013 ville la plus résiliente par l’ONU. « En matière de gestion des risques, il faut faire confiance aux élus locaux. Qui mieux qu’eux connaît les contraintes et besoins des territoires ? », insiste Véronique Borré. L’agence devrait bientôt absorber l’actuelle direction des risques urbains de la Ville de Nice.