Chine • La « cyber-souveraineté » chinoise
Les autorités chinoises n’ont jamais eu la réputation de plaisanter avec la liberté d’expression, sur quelque support que ce soit. Rien de ce qu’échange le milliard d’internautes chinois n’échappe aux grandes oreilles des hommes du président Xi Jinping. Et si quelque chose ne plaît pas trop, la méthode est assez simple, l’utilisateur reçoit d’abord un message d’avertissement sur son portable avant de voir son compte momentanément suspendu. Puis une visite « suggérée » au commissariat. Enfin, s’il persiste, on l’invitera à un « séjour de rééducation ». Autrement dit, de la prison. Mais les autorités chinoises visent également les plateformes et réseaux sociaux, appelés eux aussi à respecter des règles strictes. Un nouveau « petit livre rouge » a été édité, qui précise les interdictions à des réseaux souvent internationaux ! Par exemple, pas de parodie de l’hymne national, pas de « vision malsaine du mariage », et rien qui « ridiculise, moque, s’oppose, diffame le système, la pensée et la culture socialiste ». En 2018, les autorités chinoises ont ainsi fermé 26 000 sites et réseaux sociaux déclarés illégaux. Ce que Xi Jinping appelle pudiquement « le droit de chaque pays à choisir son modèle de cybergouvernance ».