Questions à… Véronique Reille-Soult, présidente BackBone Consulting, spécialiste des réseaux sociaux
Qui utilise ces plateformes, et pour dire quoi ?
Il faut tordre le coup à cette idée reçue que « les personnes qui s’expriment sur les réseaux sociaux sont très atypiques et que c’est fait pour les jeunes » : 58% de la population est abonnée à un réseau social ! Certes ils ne sont pas forcément représentatifs de la population globale, mais c’est très significatif. D’abord par le volume, et surtout parce que c’est une expression lue, qui permet à l’opinion de se consolider et de se conforter.
Pourquoi prendre la parole sur un réseau social ?
Pour partager ! Qu’il s’agisse d’une passion, une expérience professionnelle, une actualité, une opinion, une information… L’objectif est de créer du lien et d’intégrer une ou des communautés, sortir de son isolement et se faire reconnaître. On choisit son réseau en fonction de son objectif. Par exemple, les dirigeants et les médias vont aller sur Twitter pour faire valoir leur voix et pour réagir, dans une logique de « prise de micro » sans forcément souhaiter converser. En revanche, Facebook est plus adapté au partage de points de vue et au débat, même si la fameuse bulle cognitive enferme souvent au sein d’une même communauté de pensée.
Est-ce qu’une collectivité peut se passer des réseaux sociaux ?
Oui, car il y a d’autres moyens de communiquer (magazine, site web, évènements…), et Non parce que c’est simple, direct et peu onéreux. Mais la vraie question à se poser est celle de l’objectif : informer, dialoguer, tester, recruter, vendre et… comment émerger ? Pour cela, il faut que les contenus partagés activent l’un des leviers de la viralité : être beau, intelligent, drôle, étonnant, unique… Et dans l’idéal, réunir plusieurs de ces qualités. Et puis il faut se faire repérer et là, un influenceur peut aider !