Loire-Atlantique • Nantes : les habitants d’Unik ont pris leurs marques
L’opération Unik sur l’île de Nantes, conçue en 2014, affichait plusieurs innovations. Composée de deux immeubles sur un socle commun, pour une surface de 5 000 m2, elle prévoyait pour chaque bâti une mixité de fonctions (logements et bureaux), des espaces partagés et un parking mutualisé. Elle a été livrée en 2017. Les bureaux (2 000 m2) et les 35 appartements (23 libres, sept sociaux et 5 en accession abordable) se partagent dans les deux immeubles reliés par une passerelle. L’aménageur de l’île de Nantes, la Société d’aménagement de la métropole Ouest Atlantique (la Samoa), SPL de la ville et de la métropole de Nantes, a été accompagné par le cabinet d’architectes Splaar qui a dessiné et conçu le programme et le maître d’ouvrage Réalités promotion qui l’a porté. En 2014, le fait de prévoir deux terrasses partagées était encore au stade de l’expérimentation. L’une des terrasses est utilisée en priorité par les actifs. Les habitants ont accès à une terrasse de 650 m2 réunissant du mobilier, des jeux, des tables de ping-pong, des bacs potagers et des locaux de stockage. Les logements, grâce à des cloisons facilement modulables et une seconde porte d’entrée, peuvent évoluer en fonction des besoins et des étapes de la vie. Hébergée au rez-de-chaussée, la cantine numérique qui propose des places de co-working et des espaces pour les événements devrait déménager dans les mois qui viennent.
Evaluation : les terrasses partagées fonctionnent bien
En 2021, une évaluation est faite par le cabinet Sens de la ville qui accompagne la Samoa depuis 2017 sur l’analyse de l’émergence de nouveaux usages. « Nous avons réalisé une évaluation sur huit opérations et nous y avions intégré Unik qui, par son ancienneté, nous semblait intéressante », commente Sonia Dinh, chargée de recherche au « Sens de la ville ». Bilan très positif sur les espaces partagés.
En 2014, le fait de prévoir
deux terrasses partagées était encore
au stade de l’expérimentation.
La terrasse partagée par les bureaux est animée par un office manager, un des occupants qui joue ce rôle de manière bénévole et qui organise des événements, des séances de sports ou encore des tests d’usages (installation de panneaux solaires). Pour l’autre terrasse, l’accès se fait par un badge et le fonctionnement est simple, les conditions de son utilisation sont définies dans un règlement intérieur. Pour le parking foisonné, partagé entre logements et bureaux, l’expérimentation s’est révélée moins performante.
Un foisonnement d’expériences
Le parking prévoyait d’un côté des places attribuées aux grands logements (une vingtaine), de l’autre, un parking foisonné entre les bureaux, les autres logements et les visiteurs extérieurs (une vingtaine). L’équilibre financier du gestionnaire du parking reposait, étant donné la petite taille de l’infrastructure, sur la tarification des visiteurs, mais une telle ouverture imposait des investissements trop lourds. Le parking a donc repris un fonctionnement plus classique entre salariés et habitants. Le parking foisonné de l’opération E Link, qui se partage entre habitants et salariés, fonctionne lui très bien, mais il est plus grand, il propose deux cents places pour 240 droits d’usages. « Nous avons constaté sur les neuf opérations analysées une profusion de propositions d’espaces partagés : toitures, salles communes, buanderies, chambre d’amis, parkings et une absence de coordination entre ces expériences. Quand le fonctionnement est simple, les lieux trouvent vite leur vitesse de croisière. Les salles communes, dont les fonctions sont laissées à l’initiative des habitants, imposent une organisation et donc plus de temps », conclut Sonia Dinh.