QUESTIONS À… Yves Hustache, expert R&D et innovation, société Karibati
Comment votre société Karibati agit-elle pour l’utilisation de matériaux biosourcés ?
Les matériaux biosourcés sont soit d’origine animale, soit végétale. En matière de logement, c’est le bois, le chanvre, la paille, le liège ou encore le lin. Nous apportons notre expertise auprès des fabricants pour la commercialisation des produits, auprès des acteurs immobiliers qui veulent intégrer des solutions biosourcées dans leurs bâtiments et auprès des collectivités, maîtres d’ouvrages et producteurs.
Comment se porte le biosourcé dans le logement ?
Les évolutions varient selon les familles de produits. Aujourd’hui, 10% des isolants, soit 27 millions de m2 en 2020 sont biosourcés et la croissance de l’utilisation de ces produits est fulgurante. Si la construction paille bénéficie de beaucoup de communication, elle ne concerne que 5 000 bâtiments. La préfabrication paille assemblée sur chantiers se développe. C’est en fait en fonction de la matière première présente localement que nous privilégions les techniques à utiliser. Enfin, le béton biosourcé alliant granulats végétaux comme le chanvre ou le bois et un minéral progresse. Le seul béton chanvre est utilisé dans 2 000 chantiers par an.
La réglementation est-elle favorable à cette montée en puissance du biosourcé ?
La réglementation actuelle oriente vers ces produits et la loi relative à la transition écologique précise que l’utilisation des matériaux biosourcés est encouragée pour la construction ou la rénovation des bâtiments, car elle concourt significativement au stockage de carbone atmosphérique et à la préservation des ressources naturelles. Aujourd’hui, grands groupes et petites entreprises du BTP ont intégré la problématique et le mouvement s’accélère.