Bourgogne-Franche-Comté • Filière verte : le parc du Haut-Jura soigne son bois
Pour favoriser l’utilisation du bois en circuit court par les entreprises du territoire, le parc naturel régional du Haut-Jura a travaillé avec les communes pour faire émerger des constructions. « Nous avons apporté un accompagnement technique par une ingénierie bien en amont des projets et aussi une subvention à l’investissement », lance Carole Zakin, chargée de mission Energie-Climat. Le parc régional du Haut-Jura s’étire à cheval sur la Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, longeant la frontière avec la Suisse.
Le parc développe une marque éco-restauration
permettant aux professionnels d’être labellisés.
Recouvert pour 70% de forêts, dont 46% d’épicéas, essence particulièrement adaptée à la construction et à la rénovation, le territoire offre une ressource abondante et diversifiée étagée entre 300 mètres et 1 300 mètres d’altitude sur 120 000 hectares. En favorisant des constructions utilisant des ressources locales, les collectivités ont porté treize projets démonstratifs : bâtiment scolaire, hébergement de loisirs, crèche, superette… « Même si ces opérations ne représentent pas une part importante des constructions sur le territoire, elles ont participé à la mise en place d’un processus de collaboration et de structuration entre acteurs de la filière (600 entreprises et 2 000 emplois) ».
Préserver la ressource
Pour le parc régional du Haut-Jura, l’intervention sur la filière bois passe aussi par des pratiques de gestion respectueuses de la biodiversité. « Nous avons un mode de traitement de la forêt historique avec une gestion en futaie jardinée, ce qui signifie que le bois exploité est prélevé de manière à conserver un volume de bois sur pied constant et à conserver une structure d’âge équilibrée. » Un choix qui permet de produire un bois de qualité tout en préservant l’intérêt écologique de la forêt. « Nous avons lancé depuis plusieurs années, avec quatre autres parcs de l’est de la France et de Suisse, le concours SylvoTrophée mettant en valeur la bonne pratique des exploitants. Les parcelles sont visitées avec des experts, mais aussi des marcheurs, des chasseurs… afin que la forêt garde son attractivité multiple. Reste un point noir, le scolyte, un insecte qui cause d’énormes dégâts dans les forêts d’épicéas de la moitié nord de la France. En basse altitude, les arbres du parc sont très touchés.
L’éco-restauration
Le parc développe une marque éco-restauration, définissant dans un cahier des charges les conditions permettant aux professionnels d’être labellisés. En parallèle, des guides techniques sont réalisés. « Réussir son projet d’éco-rénovation» donne des conseils aux particuliers pour conserver et améliorer la qualité architecturale, rénover thermiquement l’édifice et utiliser des énergies renouvelables afin de réduire durablement ses émissions de gaz à effet de serre ou valoriser les matériaux biosourcés et géo-sourcés « dans un objectif de mise en réseau des acteurs et de développement local ». Le tavaillon, tuile de bois fendu, pratique traditionnelle de couverture de toits et de façades dans les régions montagneuses comme le Jura, trouve de nouveaux appuis pour sa longévité, sa qualité d’isolant, son esthétique et ses vertus environnementales.