Quand un organisme HLM milite pour le bois
Depuis combien de temps Loire Habitat construit du logement social structure bois ?
Depuis plus de trente ans, nous travaillons sur des bâtiments structure bois. Au début des années quatre-vingt-dix, nous avons débuté avec des pavillons situés en moyenne montagne.
Aujourd’hui, la construction bois
représente 20% de notre production.
A l’époque, notre volonté était d’utiliser un matériau de construction local. En interne comme du côté des architectes, nous avions des spécialistes du bois. Les quatre premiers pavillons ont été réalisés par le cabinet Archipente qui a aussi dessiné une de nos dernières opérations, « La Madeleine » à Montbrison. Après une période de projets isolés, la construction a pris un nouveau départ dans les années 2010. En 2014, La Galachère, un programme de 12 logements locatifs (structure bois et béton ) a été réalisé. Il s’agit de notre premier projet labellisé PassivHaus. De son côté, la filière bois s’est organisée avec Fibois et BTMC (Bois des territoires du Massif central). Nous avons adhéré aux deux interprofessions renforçant nos liens avec les maîtres d’œuvre, les scieurs, les menuisiers, les charpentiers…
Pourquoi choisir le bois dans vos programmes de constructions ?
En 2015, nous avons obtenu notre première évaluation RSE (responsabilité sociétale des entreprises) qui intègre des préoccupations sociales, environnementales et économiques. Le bois répond à cette vision en favorisant l’emploi et l’économie locale (sur la région AURA, cela représente 1 800 entreprises et 7 000 compagnons), en s’affirmant comme un matériau propre et biosourcé et en permettant de maîtriser la durée des chantiers par la filière sèche et la pré-industrialisation.
Vos logements bois sont-ils plus chers ?
Oui, le coût du projet en cours de construction « La Madeleine » à Montbrison, composé de vingt-quatre logements collectifs et de dix pavillons, vise l’exemplarité en matière de performance énergétique avec une structure bois et béton et une certification PassivHaus. Le coût des travaux est 10% plus élevé qu’une opération classique. La différence sur l’investissement peut être en partie compensée par des appels à projets (région, ADEME…). Si pour les habitants, le loyer est le même, les charges d’énergie sont plus faibles. Et, pour nous, c’est une nouvelle façon de travailler : les projets sont accompagnés par des professionnels locaux, qui, par leur expertise sur le matériau, guident le dessin des architectes.
Avec ce recul sur les constructions, pouvez-vous dire que les logements vieillissent bien ?
La structure du bâti, qui n’est pas visible, car recouverte le plus souvent d’un bardage, ne bouge pas. Et quand l’extérieur est aussi en bois, soit il faut accepter son vieillissement, soit il faut mettre en œuvre un bardage bois traité. Le premier programme réalisé en structure bois et bardage bois par Loire Habitat au début des années 90 (15 pavillons « Les Chalayes » à Saint Genest Malifaux), a été proposé en vente HLM, avec une priorité aux locataires en place. En une dizaine d’années, ils ont tous été vendus.