« Nous devons concilier l’habitat agréable et l’habitat durable »
Vous avez lancé en février dernier le projet Habiter la France de demain. Pourriez-vous préciser votre démarche ?
La démarche « Habiter la France de demain » va mettre en valeur de nouvelles façons d’habiter, permettant de promouvoir un aménagement respectueux de l’environnement tout en facilitant l’accès des habitants aux services publics et renforçant le lien social. Un référentiel sur le logement de qualité va être construit pour répondre à la question « qu’est-ce qu’un logement de qualité demain ? ».
La nature en ville a un rôle important
à jouer dans l’attractivité des villes.
Des projets « démonstrateurs » seront valorisés sous forme de programmes courts à la télévision. Une consultation en ligne, pour échanger avec les Français sur leurs aspirations, sera suivie d’ateliers pour définir un projet écologique et partagé par tous. Enfin, l’innovation se poursuit grâce au programme d’investissement d’avenir 4, une des stratégies étant dédiée à l’innovation urbaine et à la construction durable.
Avec un objectif de sobriété urbaine, à quoi ressembleront les logements de demain ?
La crise sanitaire a révélé l’importance de vivre dans des endroits spacieux, mais aussi de disposer d’espaces extérieurs comme des terrasses. La nature en ville a un rôle important à jouer dans l’attractivité des villes car elle crée des quartiers agréables à vivre et permet de rendre acceptable la densité, et donc la création de plus de logements. La densité facilite l’implantation de commerces et de services, le développement de transports collectifs et encourage la vie de quartier. Limiter l’artificialisation, c’est aussi réutiliser le bâti. De nombreux projets de reconversion de friches ou de transformation de bureaux en logements ont déjà été initiés grâce au plan France Relance.
Qu’attendez-vous de la commission présidée par François Rebsamen mise en place en juin dernier ?
La commission doit identifier les freins à la construction du point de vue des collectivités, afin de comprendre pourquoi certaines communes se montrent réticentes à délivrer des permis de construire et de proposer des solutions pour lever ces obstacles et relancer rapidement la construction de logements.
A l’heure où la demande est importante dans les zones tendues, le nombre de permis de construire délivrés, en particulier pour les logements collectifs, continue de baisser. Or, la diminution de la production de logements risque de renforcer la tension sur le marché immobilier au détriment de habitants qui cherchent à se loger à des prix abordables.
Quels sont les points essentiels de votre politique en matière de rénovation énergétique des logements ?
La rénovation énergétique des logements est un axe majeur de la politique de transition écologique du gouvernement. Nous massifions les rénovations avec MaPrimeRénov’ : la nouvelle aide simplifiée devrait bénéficier à 800 000 ménages en 2021. Recentrée sur les travaux qui réduisent le plus les consommations énergétiques, elle cible les ménages modestes (80% des aides sont attribuées à des ménages parmi les 40% les plus modestes). La loi Climat & Résilience va instaurer une interdiction progressive de la location des logements les plus énergivores, fiabiliser le diagnostic de performance énergétique, et renforcer la lutte contre la fraude pour améliorer la qualité des travaux de rénovation.