De nouveaux usages pour les citoyens
Pour certains habitants, le logement ne se limite pas à un espace intime, il doit être un lieu de rencontres, de partages, de citoyenneté.
Une fabrique de la ville, cabinet spécialisé dans les projets urbains, a réalisé, à la demande de l’USH, une étude sur les espaces partagés dans les HLM.
« Constatant une demande croissante de lien social, nous avons mis en exergue des exemples qui illustrent une tendance qui demeure minoritaire », explique Anna Cremnitzer, associée et directrice de projet de la société Une fabrique dans la ville . Pièces communes, terrasses partagées, coliving (colocation) et coworking… Les innovations sont diverses. « Ces solutions répondent à des réflexions sur les usages liés à la surface des logements, mais aussi à une véritable attente en matière de vie collective. » Pour le logement social, le phénomène n’est pas nouveau avec, dans les années soixante-dix, des salles communes pour les associations ou des séchoirs communs sur les terrasses.
Gérer le lieu
« Disparus, ces lieux de rencontres reviennent dans les appels à projets innovants », commente Anna Cremnitzer.
Le logement, lieu de rencontres,
de partages, de citoyenneté.
Et de mettre en avant une opération de 75 logements réalisés à Paris (13e) avec en toiture, un potager, des parterres d’agréments, un pavillon doté d’une terrasse sous pergola, équipée de tables et de bancs, une cuisine et une salle commune. Et de rappeler que la vacance des logements peut être une opportunité pour inventer de nouveaux usages, et proposer de nouveaux services favorables au lien social et à la convivialité. « Pour que ces lieux vivent, il faut que le maître d’ouvrage amorce l’activité qui doit être gérée soit par un salarié de l’organisme, soit par une association d’habitants ». Une surface utile dédiée aux espaces partagés correspond à 5% de la SHAB.
Jusqu’au choix militant
Du côté de l’offre privée, le coliving propose des espaces de vie communs, comme une salle de sport, un restaurant, des animations. Il est avant tout tourné vers une offre de services (assurance, wifi, ménage…). Une logique très proche de l’hôtellerie. Dans l’habitat partagé, les habitants sont propriétaires et partagent des espaces communs comme des jardins, des terrasses qui peuvent s’accompagner de prestations de services. Avec l’habitat participatif, des groupes d’habitants décident de mettre en commun leurs ressources pour réaliser et financer ensemble leur résidence. Enfin, la forme la plus aboutie de mutualisation, l’habitat partagé, illustre l’engagement d’habitants prêts à partager leur logement dans un objectif social. C’est le cas des locataires de l’association Lazare qui, depuis 2011, développe des logements partagés réunissant six à dix personnes –jeunes actifs et anciens SDF : désormais huit implantations (Nantes, Marseille, Lyon, Toulouse, Lille, Angers, Valence et Vaumoise) et des projets en devenir.