« A Strasbourg, la biodiversité est la priorité dans les quartiers »
Quels seraient les trois projets de l’Ecocité Métropole des Deux rives à mettre en avant pour illustrer la place de l’innovation dans le logement ?
Le quartier Deux-Rives, labellisé Écocité en 2009, réunit une vingtaine de projets expérimentaux, dont une grande partie concernent les logements. Avec l’ îlot bois à bas carbone de 450 logements, une des innovations fut de construire des bâtiments en hauteur de R+5 à R +10. Pour l’écoquartier Danube, avec une enveloppe climatique limitant les consommations d’énergie et des panneaux photovoltaïques, les quatre bâtiments produisent de l’énergie dans une perspective d’autoconsommation d’électricité. Enfin, Élithis Danube est une tour de 16 étages et de 63 logements à énergie positive tous usages (consommations réglementaires et usages électriques domestiques). La production d’énergie renouvelable de la tour couvre 110% des besoins.
Depuis son lancement en 2009, l’écocité de Strasbourg a-t-elle connu des évolutions ?
Le projet initial était avant tout tourné vers l’énergie. Nous l’avons axé sur la biodiversité, la collectivité renforçant sa contribution financière permettant de réduire la densité des projets pour réaliser des parcs, des continuités écologiques, planter des arbres ou travailler sur l’infiltration des eaux pluviales.
Vous faites partie des collectivités très engagées dans l’habitat participatif. L’écocité a-t-elle été l’occasion de promouvoir ce mode de construction ?
L’écocité compte un seul bâti en habitat participatif, les autres se sont développés sur l’ensemble de l’agglomération.
Après l’écocité, nous avons prolongé
l’innovation dans les autres quartiers.
L’opération de neuf logements en accession sociale Eco Nomeny a été portée par les habitants et la coopérative HLM Habitat de l’Ill. Les futurs habitants ont défini la taille de leurs pièces, ainsi que leur agencement, et ils ont décidé la mise en commun d’une chambre d’amis au rez-de-chaussée et d’un jardin partagé. Avec des espaces partagés comme la buanderie, les chambres d’amis et des lieux de rencontre, la vie sociale est à l’honneur et les coûts des constructions sont réduits.
Quels sont les leviers principaux de la collectivité pour porter une telle opération ?
Nous demandons, dans nos consultations, un niveau de compétences élevé à nos partenaires pour répondre à des attentes fortes. Pour l’écocité, nous avons bénéficié d’un financement de l’Etat pour prendre en compte une partie des surcoûts des projets liés aux innovations. De son côté, la collectivité peut, quand c’est possible, baisser le coût du foncier et allonger la durée des permis de construire. Après l’écocité, nous avons prolongé l’innovation dans les autres quartiers. La collectivité a établi des relations partenariales avec les aménageurs à qui elle demande de décliner ses ambitions : des surfaces de logements plus importantes, des balcons, des espaces verts et la capacité d’adapter les logements. Les promoteurs sont de plus en plus nombreux à nous proposer des projets en adéquation avec nos attentes. Une cellule réunissant de nombreuses compétences, comme la police du bâtiment ou le foncier, accompagne les constructeurs avant même qu’ils nous soumettent leur avant-projet ; c’est-à-dire dès que le terrain est identifié.