Maroc : ONG et supermarchés marocains déclarent la guerre aux sacs plastiques
Avec un million de tonnes de déchets plastiques par an (sur un total de six millions de tonnes de déchets, soit 250 kg par personne), le Maroc est confronté à une crise environnementale majeure. En l’absence d’un système efficace de collecte et de recyclage, un tiers de ce plastique finit dans des décharges sauvages, avec des conséquences graves sur la santé humaine, la biodiversité et les paysages.
Cette situation pourrait bientôt s’améliorer grâce à l’initiative Mossup (Moroccan supermarkets tackling single-use plastics), de l’ONG Association marocaine pour la protection de l’environnement et du climat (Asmapec). Mossup vise à réduire la quantité de déchets plastiques déversés dans la nature en impliquant les supermarchés. Elle est mise en œuvre par Searious Business, une agence néerlandaise spécialisée dans la lutte contre la pollution marine par le plastique, et soutenue par le ministère marocain de l’Industrie et du Commerce, et les distributeurs marocains Marjane, Carrefour Market Label’Vie et Aswak Essalam.
Une expérience pilote de trois mois a été lancée en avril 2021 à Rabat, la capitale du Maroc. Elle comporte deux volets : la collecte des bouteilles en plastique dans des points de collecte installés dans les supermarchés ; le remplacement des contenants alimentaires à usage unique par des alternatives lavables et réutilisables. Des incitations sont prévues pour les consommateurs : bons d’achat, cartes de fidélité, caution remboursable. Selon les estimations de Searious Business, la municipalité de Rabat pourrait ainsi récupérer chaque année plus de 26 millions de bouteilles, et éviter 5 000 tonnes de déchets plastiques et 14 000 tonnes de CO2. En cas de succès, l’expérience sera étendue à d’autres villes.