« Faire des nouveaux usages de travail une opportunité pour le territoire »
Le développement du télétravail est-il un sujet pour le territoire ?
C’est clairement une opportunité à saisir, avec des bénéfices potentiels pour le développement économique de la ville et de la communauté d’agglomération. Il est certain qu’il aura des impacts, même s’il est encore trop tôt pour en évaluer tous les contours.
Par quelle clé d’entrée abordez-vous cette question du télétravail ?
Avec une vision globale. Les enjeux sont connus. Nous avons aujourd’hui toutes les clés en main pour faire en sorte que l’emploi ne soit pas exclusivement capté par les grandes métropoles. Notre couverture numérique : 90% de la population et la totalité des entreprises implantées sur le territoire du Calaisis ont accès au très haut débit.
Faire en sorte que l’emploi ne soit pas exclusivement capté par les grandes métropoles.
Et nous voulons être parmi les premiers territoires à démarrer la 5G en 2021. Notre situation géographique : Calais est à trente minutes de Lille, à une heure trente de Paris, à une heure de Londres et à une heure quinze de Bruxelles. Notre qualité de vie : la ville offre aussi un cadre de vie très appréciable, « entre mer et terre ». Les loyers y sont moins chers que chez nos grands voisins et les transports publics sont gratuits sur l’ensemble de l’agglomération. Pour mémoire, le palmarès France Attractive des villes où il fait bon télétravailler publié par Le Point à l’été 2020 nous a placés en quatrième position dans la catégorie des villes moyennes.
Avez-vous déjà enregistré les signaux d’un phénomène de migration de cadres sur le territoire ?
Pas encore. Mais nous savons d’une part que les entreprises regardent de très près la fin de leurs baux, d’autre part que le cadre de vie proposé à Calais et dans le Calaisis va sans doute jouer. Les sièges sociaux vont-ils venir s’implanter chez nous ? Je n’en suis pas certaine. En revanche, les entreprises peuvent trouver beaucoup d’avantages à lancer des nouvelles activités de services sur le territoire du Calaisis. Enfin, les jeunes diplômés, s’ils vont pour beaucoup chercher un emploi à Lille ou à Paris, resteront plus volontiers domiciliés à Calais.
Les tiers-lieux constituent-ils aujourd’hui une priorité pour la communauté d’agglomération ?
Nous avons ouvert en octobre 2019 la Maison du numérique et de l’innovation du Calaisis, un espace de 750 mètres carrés en plein centre-ville, comprenant un espace de coworking avec 50 postes de travail, des salles de réunion, deux fablabs. À son ouverture en octobre 2019, le site a surtout attiré des micro-entrepreneurs. Après le premier confinement, nous avons vu y venir beaucoup de salariés en télétravail souhaitant « sortir » de chez eux. La Maison du numérique a vocation à essaimer. Le développement des nouveaux usages de travail appelle l’ouverture de nouveaux tiers-lieux. La zone de la Briquèterie, actuellement en développement près de la gare de Calais-Fréthun, s’inscrit dans cette dynamique. Nous avons également dans nos tiroirs un projet de bus itinérant, doté de tous les équipements numériques essentiels, qui sillonnera le territoire jusque dans ses espaces ruraux.