Une réalité diverse à l’échelle de l’Europe
Le travail à distance connaît des écarts significatifs d’un pays à l’autre. Ce qui s’explique entre autres par la structure des économies locales.
En Europe, 5,1% de la population active pratiquait « régulièrement » le télétravail en 2019, si l’on en croit les données récoltées par l’Office statistique de l’Union européenne. Une habitude particulièrement développée aux Pays-Bas (14,1%), en Finlande (14,1%), au Luxembourg (11,6%) ou en Autriche (9,9%).
Terre de services, la France est plus « télétravailleuse » que l’Allemagne.
Et beaucoup moins en Bulgarie (0,5%), en Roumanie (0,8%), en Hongrie (1,2%), en Grèce (1,9%) ou encore en Croatie (1,9%). Si le taux de télétravailleurs réguliers en Europe est plutôt stable depuis 2008, le nombre de télétravailleurs « occasionnels » a lui sensiblement augmenté au cours de la dernière décennie, passant de 5,8% à 9,7% des actifs. Du côté des économies les plus puissantes de l’UE, la France devance l’Allemagne et l’Italie, ce qui peut s’expliquer par une économie beaucoup plus servicialisée dans l’Hexagone. De manière plus générale, les pays dont la population active est constituée d’une forte proportion de cadres et de professionnels de l’information, de la communication et des nouvelles technologies sont les plus ouverts au télétravail.
C’est parmi les travailleurs peu et moyennement qualifiés exerçant des professions qui exigent une présence physique pour effectuer de nombreuses tâches que le télétravail est le moins répandu.
Paradoxalement, la pratique des horaires de travail fondées sur la confiance (HTC), par laquelle l’entreprise renonce à contrôler le temps de travail de ses salariés et évalue leur performance sur la seule base de leur production, ne suffit pas à éclairer les écarts d’usage du télétravail entre les pays. Ainsi, les HTC sont courantes en Allemagne et au Pays-Bas, deux pays assez éloignés en termes de taux de télétravail.