QUESTIONS À… Julien Vauchel, consultant chez IAC Partners
L’avenir du transport passe-t-il par le train ?
Oui, pour des enjeux de massification des flux, de cohésion territoriale et de transition énergétique. Le train émet en moyenne 9 grammes de CO2 au km voyageur, contre 150 pour une voiture. Les acteurs ferroviaires sont à un moment de bascule. Le réseau ferré français a en moyenne 38 ans, contre 18 ans en Allemagne. Il y a là un enjeu de pérennité, de performance et de compétitivité identifié par la SNCF. De leur côté, les régions investissent dans une transformation de leur parc diesel vers des vecteurs énergétiques propres (hydrogène, batterie, gaz naturel) sur leurs lignes non électrifiées.
Comment relancer les lignes de desserte fine ?
Avec 30 000 km, elles représentent 30% du réseau ferroviaire français. Leur exploitation coûte cher aux régions : 1 euro / voyageur – km, selon le rapport Spinetta paru en 2018. Conséquence, beaucoup de lignes ferment. Une solution consiste en des trains plus petits, plus légers, moins chers à acquérir et exploiter, pouvant transporter entre 20 et 40 passagers. Des concepts sont déjà rendus publics, comme le TaxiRail, prévu pour 2023. Sous 5 ans, nous verrons émerger ce type de solutions qui permettront d’assurer un avenir pour les lignes de desserte fine.
Que peuvent apporter les nouvelles technologies au monde ferroviaire ?
Les acteurs de la filière développent de nouvelles solutions, en matière d’intelligence artificielle, de réseaux digitaux et de jumeaux numériques, pour une exploitation optimisée et une maintenance prédictive du réseau. Les solutions automatiques sont largement répandues pour le métro. Va-t-on vers des trains autonomes pour gagner en performance ? Il faut noter que le métro évolue dans un environnement clos, alors que le réseau ferroviaire est, lui, ouvert. Les environnements sont différents, en termes de mise en œuvre de ces systèmes en toute sécurité.