Près de 5 Md€ dédiés à la relance du secteur ferroviaire
Le transport occupe une place importante (11% de l’enveloppe) du plan de relance européen, intitulé Next generation EU et adopté en 2020 par la Commission européenne.
Ce plan est doté de 750 Md€, dont 40 Md€ alimentent le plan national « France Relance » (doté de 100 Md€ au total). Plus de 11 Md€ de France Relance sont dédiés au transport. Le secteur ferroviaire est au cœur de ce programme d’investissement, avec 4,7 Md€, dont une partie était déjà actée. Pierre angulaire de ce plan de relance ferroviaire, la souscription par l’État à une augmentation de capital de la SNCF à hauteur de 4,05 Md€, pour soutenir « les investissements de SNCF Réseau dans la régénération du réseau, le renforcement de la sécurité et le développement durable de ses activités », explique Bercy.
En détail, trois milliards sont consacrés à la régénération et à la modernisation (signalisation numérique dite ERTMS2) des voies ferrées les plus empruntées (environ 20 000 km, sur 29 000), 1 milliard à l’aménagement des gares, la sécurisation des quais et du réseau (passages à niveau), et à l’abandon du glyphosate, utilisé par la SNCF pour empêcher la pousse de végétation sur son réseau. Le plan comprend aussi 300 M€ (avec un apport complémentaire de 500 à 600 M€ par les régions) pour le maintien des petites lignes (9 000 km), 300 M€ pour les infrastructures spécifiques au fret ferroviaire et 100 M€ pour la relance des trains de nuit (la moitié pour l’achat de matériel, l’autre moitié pour financer le déficit d’exploitation).
Un plan qui « tape juste » pour « rénover le réseau. Il faut des rails qui fonctionnent », explique Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF (RTL, septembre 2020). « Tout commence par l’état du réseau. La dégradation du réseau national était le talon d’Achille du train en France », complète Michel Neugnot (Association des régions de France). Le réseau français a en moyenne 38 ans, contre 18 ans en Allemagne, admet la SNCF ; « un enjeu de performance et de compétitivité », selon Julien Vauchel, consultant spécialisé transports chez IAC Partners. En contrepartie de ce soutien public, le groupe SNCF s’engage à réduire de 30% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, et à maintenir ses efforts pour rendre son modèle plus compétitif (objectifs du nouveau pacte ferroviaire, 2018).