« Un besoin d’investissements considérables »
Comment intégrer le ferroviaire dans un mode prospectif ? Interrogé par la commission de l’aménagement du territoire du Sénat, le 3 mars 2021, le haut-commissaire au Plan estime que « nous entrons dans un temps de très grandes mutations, accélérées par la pandémie. La concentration des activités humaines et des modes de vie dans des unités urbaines de plus en plus concentrées, captant toujours plus d’énergie et d’activité, est désormais remise en cause. Cela crée pour les élus locaux des obligations de réaménagement du territoire. Il y a un besoin d’investissements considérables, dont les réseaux ferroviaires ». Relancé sur la question centrale du financement, l’élu béarnais se veut plutôt optimiste : « Des sommes considérables sont aujourd’hui accessibles par conditions de crédit créées par les grandes banques centrales. Je pense que ces conditions dureront. »
Sur un autre enjeu sensible, celui du modèle économique des lignes ferroviaires secondaires, François Bayrou estime que « l’on doit laisser la porte ouverte à des mutations technologiques, par exemple à du matériel roulant léger. On peut gagner beaucoup en faisant évoluer le matériel roulant ». Enfin, à propos du type de propulsion, il promeut l’hydrogène (son agglomération de Pau ayant lancé le bus à hydrogène dès 2019). « Un grand nombre de lignes non électrifiées vont très vite se retrouver devant la question du matériel roulant hydrogène. Le premier train à hydrogène est lancé. Par rapport aux batteries électriques, je pense que l’hydrogène offre plus de chances pour l’avenir. Le recyclage des batteries et leur bilan carbone sont des questions lourdes. L’hydrogène n’est pas autre chose qu’un mode de stockage de l’électricité, sans rejet ni pollution. Il est encore insuffisant du point de vue de la capacité énergétique, mais très performant d’un point de vue écologique », conclut-il.