Les gares deviennent des points de connexion avec les autres transports
Le transport ferré s’ouvre aux autres mobilités, dont le vélo, pour rendre le train plus facilement accessible. Les gares se transforment en pôles d’échanges multimodaux.
L’enjeu est de taille pour le développement du ferroviaire. Les gares sont condamnées à se transformer en pôles d’échanges multimodaux (PEM) et à favoriser à tout prix l’accessibilité. « Ce serait dommage qu’il n’y ait pas assez de monde dans les trains parce qu’on ne peut pas se rendre à la gare », ironise un cadre de la SNCF. La multimodalité sera par exemple l’une des marques de fabrique des futures stations de la ligne 3 du métro toulousain, prévue en 2028. « Le système sera plus ouvert que sur les deux premières lignes. Les stations intègreront notamment le covoiturage et les vélos. Le mode ferré est l’avenir de la mobilité, à la condition qu’il intègre la multimobilité. Le sujet du train doit être intégré dans un ensemble plus large », analyse Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités. Une solution Maas (Mobility as a service) permettra d’intégrer la location de vélos et le titre de transport. Par ailleurs, cinq stations de la 3e ligne seront interconnectées au réseau ferré régional. « Cette interconnexion avec le fer va nous permettre de capter des populations plus éloignées. Nous y travaillons avec la région Occitanie. Une fois qu’il aura atteint le métro, l’usager disposera d’une large possibilité de destinations, avec un réseau desservant les zones d’activités économiques », assure Jean-Michel Lattes. Aujourd’hui, « trois salariés toulousains sur 10 utilisent le métro dans leurs déplacements domicile-travail. Ce chiffre n’est pas bon, parce que le réseau évite les grandes zones économiques (secteurs d’Airbus et de Labège Innopole, NDLR). Avec la ligne 3 du métro, nous visons 60% de trajets domicile-travail réalisés en métro ».
Chaque pôle d’échange multimodal a sa spécificité
La multimodalité des gares est au cœur de la stratégie de SNCF Gares&Connexions, qui gère 3 000 gares en France, par lesquelles transitent 10 millions de visiteurs chaque jour. « Une centaine de PEM sont en cours d’aménagement », souligne Jacques Peynot, directeur Grands Projets de SNCF Gares&Connexions. Chaque PEM a sa spécificité. « Un PEM en Seine-et-Marne doit intégrer des parkings voitures, alors que la future station Saint-Denis-Pleyel du Grand Paris Express sera au croisement de différents métros, de lignes Transiliens, de RER, de bus, avec des rabattements vélos et piétons », illustre-t-il. Une constante, néanmoins : « On essaie de développer partout l’accessibilité des gares à vélo ».
L’accessibilité des gares à vélo devient un enjeu clé.
Le développement du vélo à assistance électrique élargit la zone de chalandise dans un rayon d’une dizaine de kilomètres. Jacques Peynot adresse un message aux maires : « Il faut structurer des réseaux de pistes cyclables qui permettent de se rendre à la gare à vélo. Cela nous est arrivé de réaliser des parkings sécurisés de 80 places en gare, restant relativement vides, car les gares en question étaient dangereuses d’accès pour les vélos ! » Parmi les PEM récents qu’il retient : Versailles-Chantiers et Juvisy, « exemplaires car prenant en compte toutes les mobilités », ou celui de Lorient. Les projets de PEM ont une forte dimension politique, car ils mettent autour de la table de nombreuses entités : SNCF Gares&Connexions, intercommunalités, communes, département, autorités organisatrices de la mobilité…