QUESTIONS À… Nicolas Prisse, président de la MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives)
Quelles mesures conseiller contre la consommation de drogues illicites ?
Le maire dispose de trois principaux leviers : l’application de la loi en sollicitant l’intervention des forces de l’ordre pour effectuer des contrôles, l’aménagement de l’espace public ou privé pour limiter ou interdire les rassemblements et la prévention en mobilisant les professionnels de la réduction des risques, de la prise en charge des usagers ou encore de la médiation.
Comment impliquer les associations locales dans la prévention ?
L’engagement des élus locaux est un préalable pour mobiliser la population du territoire et l’ensemble des acteurs associatifs. En complément des crédits MILDECA disponibles chaque année auprès des préfectures, la Mission lancera en 2021 un nouvel appel à projets en direction des collectivités afin que d’autres territoires s’engagent à nos côtés. Les lauréats bénéficieront de crédits qui permettront de financer des actions portées, entre autres, par des associations généralistes intervenant en promotion de la santé, davantage centrées sur certains milieux (festif, sportif…), certains publics (familles, jeunes…), ou spécialisées dans la prévention des addictions.
Avec la crise sanitaire, a-t-on vu reculer les pratiques addictives ?
Les données que nous avons sur le 1er semestre 2020 montrent une augmentation de la consommation de tabac et de cannabis et dans une moindre mesure d’alcool. Mais cela concerne essentiellement des usagers habituels. Globalement, nous n’avons pas constaté une explosion du recours à ces produits. En revanche, il faut rester vigilant pour l’avenir. Les crises sociale, sanitaire et économique vont accroître l’angoisse et le malaise général. Cela pourrait induire des comportements plus durables dans le développement de conduites addictives.